Rosneft: le bénéfice net a bondi en 2019 malgré le pétrole pollué et l'Opep
Ce mastodonte semi-public a dégagé en 2019 un bénéfice net de 708 milliards de roubles (environ 10,3 milliards d'euros au taux actuel), en hausse de 29% par rapport à l'année 2018 et battant les prévisions des spécialistes. Au quatrième trimestre de l'année, le bénéfice a augmenté de presque 50% à 158 milliards de roubles.
Pour l'année écoulée, le chiffre d'affaires a enregistré une hausse de 5,3% à 8.676 milliards de roubles tandis que le bénéfice d'exploitation (Ebitda), mesure suivie du marché, a augmenté de 1,2% à 2.105 milliards de roubles.
La découverte de pétrole russe de mauvaise qualité, contaminé par des chlorures, avait entraîné en avril l'interruption des approvisionnements par l'oléoduc Droujba ("Amitié" en russe), l'un des plus longs du monde à destination de plusieurs pays européens dont l'Allemagne, la Slovaquie et la Pologne.
Cet épisode "n'a pas permis au groupe de pleinement réaliser le potentiel de sa capacité de production", a regretté M. SetChine, cité dans le communiqué.
"L'accord OPEP+ a eu un impact supplémentaire sur les volumes de production" et le lancement de nouveaux projets, a-t-il ajouté, la Russie ayant convenu avec l'Organisation de pays exportateurs de pétrole (OPEP) des restrictions sur la production de l'or noir pour tenter de réguler son prix.
Comme annoncé précédemment par Rosneft, les bons résultats de l'année écoulée permettront de verser de généreux dividendes à ses actionnaires.
Rosneft reste sur le devant de la scène mondiale des hydrocarbures et au coeur de la stratégie de développement russe grâce notamment à un gigantesque projet pétrolier dans l'Arctique, "Vostok Oil", en partenariat entre autres avec l'Inde.
La Russie est avec la Chine et Cuba un des principaux soutiens du socialiste Nicolas Maduro. Après Pékin, Moscou est le deuxième créancier de Caracas, et ce notamment par le biais de Rosneft.
(c) AFP