Le pétrole, misant sur une réduction de la production de l'Opep, monte fortement
A Londres, le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en avril s'est apprécié de 1,78 dollar, ou 3,3%, pour terminer à 55,79 dollars.
A New York, le baril américain de WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. pour mars a gagné 1,23 dollar, ou 2,5%, pour finir à 51,17 dollars.
L'annonce d'une augmentation des stocks de pétrole brut aux États-Unis pour la troisième semaine consécutive, assortie d'une remontée de la production dans le pays au niveau record de 13 millions de barils par jour, a à peine entamé les gains des cours de l'or noir.
Selon Matt Smith, les courtiers semblent surtout rassérénés par les derniers chiffres des autorités sanitaires chinoises montrant que le nombre de nouveaux cas quotidiens de personnes atteintes par le coronavirus a sensiblement diminué.
"Ils se disent sans doute que le pire de la crise est peut-être derrière nous", a estimé l'expert.
De quoi rassurer un peu les acteurs du marché après les dernières prévisions de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP) qui, dans son rapport mensuel mercredi, a fortement revu en baisse de 19% sa prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole brut en 2020 à cause de l'épidémie du nouveau coronavirus et de son impact sur l'économie chinoise.
Les acteurs du marché espèrent par ailleurs que l'OPEP+, qui réunit les treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et dix autres puissances pétrolières, dont la Russie, va bien décider de réduire encore sa production.
Le comité technique conjoint (JTC) de l'OPEP+ a recommandé la semaine dernière de prolonger l'accord de réduction de la production de pétrole jusqu'à fin 2020 et de procéder à une réduction additionnelle jusqu'à la fin du deuxième trimestre.
Le ministre de l'Energie kazakh Nourlan Nogaïev, interrogé au sortir d'une réunion avec son homologue russe Alexandre Novak, a indiqué mercredi que les deux pays "tiendraient compte des intérêts des (...) compagnies pétrolières" et "adopteraient une position commune", ont rapporté plusieurs agences russes.
Les investisseurs y ont vu "le signal que la Russie ralliera" les recommandations du comité technique, a estimé Neil Wilson de Markets.com.
Plusieurs dirigeants de groupes pétroliers russes ayant rencontré M. Novak mercredi ont aussi plaidé pour une extension des coupes. Selon l'agence Interfax, le directeur général de Gazprom Neft, Alexander Dyukov, a notamment estimé à la sortie de la réunion que l'accord de l'OPEP+ "devait être prolongé au deuxième trimestre avec les quotas actuels".
(c) AFP