L'Opep cherche une réponse à la chute des cours du pétrole
Le comité technique de l'OPEP et ses partenaires s'est réuni pour une séance "extraordinaire (...) consacrée à l'épidémie de coronavirus en Chine et à son impact potentiel sur le marché mondial du pétrole", selon un tweet de l'organisation.
Invité exceptionnel des principaux exportateurs de brut de la planète, l'ambassadeur chinois auprès des organisations internationales à Vienne a fait le point sur la crise en cours qui, au-delà de sa dimension de santé publique, fait craindre des conséquences sur la croissance et la demande de pétrole.
"Selon les besoins du marché et l'impact de l'épidémie de coronavirus, une réduction (de production, ndlr) sera-t-elle nécessaire? C'est de cela que va discuter le comité sur la base des rapports techniques qui lui sont soumis", a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère irakien du Pétrole, Assem Jihad, dont un délégué est présent à Vienne.
Il pourrait sortir de ces consultations une recommandation de brider encore la production "de 500.000 à 1 million de barils par jour", selon Craig Erlam, analyste de Oanda.
Les participants à la rencontre de Vienne vont examiner différents scénarios et "toute nouvelle réduction de la production ne sera annoncée que lors d'une réunion ministérielle", a prévenu M. Jihad.
Celle-ci, prévue les 5 et 6 mars, pourrait être avancée à février "selon les besoins du marché et en fonction de l'évolution du nouveau coronavirus", a-t-il ajouté.
"En mars, nous avons une réunion, mais nous pouvons la tenir plus tôt, si nécessaire", a indiqué de son côté aux agences russes le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak.
Choc sur la demande
Ces pays sont liés depuis fin 2016 par un accord de limitation de leur production destiné à soutenir les cours du brut face à une offre très abondante. Ils avaient encore approfondi leurs baisses de production à l'issue de leur dernière rencontre en décembre. Le modèle économique des pays de l'OPEP+, dépendants du pétrole, les contraint à se coordonner pour influer sur le prix du baril.
Les investisseurs redoutent les conséquences de l'épidémie de pneumonie virale apparue en décembre à Wuhan, au centre de la Chine, avant de se propager dans le pays puis à l'étranger. La consommation de pétrole de la Chine, premier importateur et deuxième consommateur de brut au monde, a un impact déterminant sur les cours.
La réduction des vols internes et de certains vols internationaux a déjà des conséquences sur la demande de carburant pour l'aviation.
L'épidémie pourrait créer un choc durable sur la demande de pétrole mais "le problème pour l'Opec+ est que l'ampleur de la destruction de la demande en Chine n'est pas connue", souligne Olivier Jakob, de l'institut Petromatrix.
"Il est par conséquent difficile pour les participants d'être convaincus qu'une réduction supplémentaire d'un million de barils par jour sera suffisante", observe-t-il.
Vers 16H40 GMT (17H40 à Paris), le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en avril valait 55,04 dollars à Londres, en hausse de 1,08% par rapport à la clôture de lundi.
A New York, le baril américain de WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. pour le mois de mars gagnait 0,96% à 50,59 dollars.
Dans la nuit de lundi à mardi, les deux indices de référence américain et européen sont respectivement tombés à 49,66 dollars et 53,95 dollars le baril, des plus bas depuis le début du mois de janvier 2019.
(c) AFP