Le pétrole bondit après l'annonce par l'Opep+ de nouvelles baisses de production
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s'est apprécié de 1,00 dollar, ou 1,6%, pour finir à 64,39 dollars.
A New York, le baril américain de WTI pour janvier a gagné 77 cents, ou 1,3%, pour clôturer à 59,20 dollars.
Autour de l'équilibre pendant toute la première partie de séance, les cours ont soudainement grimpé quand les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs partenaires, dont la Russie, ont annoncé s'être entendus pour accroître leurs baisses de production de pétrole d'au moins 500.000 barils par jour.
Au total, les volumes devraient s'afficher en baisse de 2,1 millions de barils par jour (mbj) par rapport aux niveaux de production d'octobre 2018, selon les participants à la réunion.
Ces mesures sont au final plus ambitieuses qu'anticipé par les analystes et "le marché salue simplement le fait que l'Opep réduise un peu plus sa production", observe Andy Lipow de Lipow Oil Associates.
Toutefois, ajoute l'expert, la montée des cours n'est pas plus marquée car "cette décision ne vaut que jusqu'à mars".
De plus, "si on regarde de près les chiffres, il semblerait que la réduction proposée par l'Opep correspond à ce que faisait déjà l'Arabie saoudite", relève-t-il.
Plusieurs analystes avaient en effet déjà souligné qu'une diminution de 500.000 barils par jour ne changeait pas fondamentalement l'équilibre du marché car il ne faisait qu'officialiser le zèle dont faisait preuve jusqu'ici Ryad.
En annonçant vouloir abaisser sa production au-delà de l'accord, le pays, qui va introduire en Bourse une petite partie de sa compagnie nationale, Aramco, après avoir levé 25,6 milliards de dollars, avait probablement l'intention de montrer qu'il ne relâche pas ses efforts pour soutenir les prix. "Au final, l'Arabie saoudite est parvenue à obtenir l'officialisation d'une réduction encore plus poussée qu'anticipé initialement de la production de l'Opep et la Russie est parvenue à obtenir qu'elle ne dure pas trop longtemps", souligne Andy Lipow.
Les membres feront un point en mars et décideront alors de poursuivre ou non leurs coupes jusque fin 2020.
"Ils espèrent sans doute que d'ici là, la croissance mondiale repartira de l'avant, et avec elle la croissance de la demande en énergie, et que la production américaine dans le bassin permien se tasse un peu", avance le spécialiste.
(c) AFP