Toujours en recul dans un marché bousculé par la crise grecque
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en août s'échangeait à 112,84 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,18 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet lâchait 2,25 dollars, à 92,70 dollars. Il était tombé en début d'échanges européens à 92,12 dollars, son plus bas niveau depuis fin février.
Le marché continuait de pâtir des inquiétudes sur la crise budgétaire en Grèce, les investisseurs redoutant une déstabilisation du secteur bancaire européen et une contagion aux autres Etats fragiles de la zone euro.
"Les fluctuations des devises gouvernent le marché. Les prix du baril se sont un peu repris grâce à un renforcement de l'euro face au dollar", la dépréciation de ce dernier rendant plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine, expliquait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
L'euro rebondissait nettement après une intervention des dirigeants allemand et français, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ayant convenu de chercher une solution rapide pour aider la Grèce à faire face à sa dette, avec une participation volontaire des créanciers privés.
Mais les craintes persistantes sur l'issue de la crise grecque n'ont pas disparu pour autant et devraient continuer de peser sur les cours et d'"entretenir l'aversion des investisseurs pour les actifs jugés plus risqués", dont les matières premières, a tempéré Mme Sokou.
Par ailleurs, un indicateur décevant venait exacerber les inquiétudes des investisseurs sur la reprise économique américaine et un ralentissement de la demande énergétique des Etats-Unis, premier pays consommateur d'or noir du monde.
Le moral des ménages a sensiblement reculé en mai aux Etats-Unis, selon l'indice de confiance des consommateurs américains publié vendredi par l'Université du Michigan.
"Des indicateurs américains sans éclat" indiquent "que la route de la reprise économique restera chaotique aux Etats-Unis", avertissaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
Pour les analystes de Barclays Capital, les cours sur le marché new-yorkais "sont devenus de plus en plus une manière d'exprimer une opinion sur l'économie américaine", accroissant leur distorsion avec les autres marchés internationaux.