USA: le ralentissement des raffineries fait bondir les stocks de brut
Lors de la semaine achevée le 11 octobre, les réserves commerciales de brut ont augmenté de 9,3 millions de barils pour s'établir à 434,9 millions là où les analystes interrogés par Bloomberg anticipaient une hausse de 3 millions de barils.
Cette hausse "spectaculaire" a été "alimentée par la chute du taux d'utilisation des raffineries à son plus bas niveau depuis le passage de l'ouragan Harvey en septembre 2017", remarque Matt Smith de ClipperData. Les intempéries avaient à l'époque forcé de nombreuses raffineries situées sur la côte du Golfe du Mexique à suspendre leurs opérations pendant plusieurs jours.
Or dans le même temps, les États-Unis n'ont cessé d'augmenter leurs extractions de brut pour atteindre un niveau inédit au cours des deux dernières semaines, à 12,6 millions de barils par jour (mbj) en moyenne.
"Le 1,3 million de barils des réserves stratégiques relâchés par le gouvernement américain n'ont fait que remuer le couteau dans la plaie", souligne Matt Smith.
En revanche, ajoute-t-il, "la baisse d'activité des raffineries a contribué à une forte baisse des stocks d'essence et de produits distillés, un élément salvateur pour les investisseurs pariant sur une hausse des cours du pétrole".
Les réserves d'essence ont en effet reculé de 2,6 millions de barils, soit un peu plus que la baisse de 1,5 million de barils anticipée par les analystes.
Les stocks d'autres produits distillés (fioul de chauffage et gazole) ont, pour leur part, reculé de 3,8 millions de barils, soit plus que le recul de 2,5 millions prévu.
Les investisseurs s'étaient déjà plus ou moins positionnés puisque la fédération professionnelle API avait fait part mercredi soir, selon plusieurs analystes, d'une hausse encore plus prononcée des stocks de brut.
Les importations ont pour leur part légèrement progressé, à 6,30 mbj contre 6,22 mbj la semaine précédente, tandis que les exportations ont un peu reculé, à 3,25 mbj contre 3,40 mbj la semaine précédente.
Egalement scrutés puisqu'ils servent de référence à la cotation du pétrole à New York, les stocks de brut WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. du terminal de Cushing (Oklahoma, sud) ont, eux, augmenté de 1,3 million de barils, à 43,0 millions de barils.
La demande en énergie reste de son côté solide: au cours des quatre précédentes semaines, les États-Unis ont au total consommé en moyenne 21,1 mbj de produits raffinés, en hausse de 5,4% par rapport à la même période l'an dernier.
(c) AwP