Aramco: un mastodonte pétrolier derrière la prospérité de l'Arabie saoudite
Une attaque de drones samedi contre ses installations a entraîné la suspension de la moitié de sa production, soit environ 6% de l'approvisionnement mondial, faisant craindre une perte de confiance des investisseurs au moment où l'entreprise énergétique la plus grande et rentable au monde prépare son entrée en Bourse.
Aramco naît d'un accord de concession signé en 1933 par le gouvernement saoudien avec la Standard Oil Company of California. La prospection démarre en 1935 et trois ans plus tard, le pétrole commence à couler à flots.
En 1973, en pleine flambée des prix liée à l'embargo pétrolier arabe, imposé aux États-Unis en raison de leur soutien à Israël, le gouvernement saoudien acquiert 25% d'Aramco, portant sa part à 60% et devenant actionnaire majoritaire.
En 1980, l'entreprise est nationalisée et, huit ans plus tard, renommée Saudi Arabian Oil Company, ou Saudi Aramco.
Depuis les années 1990, Aramco a investi des centaines de milliards de dollars dans des projets d'expansion, portant sa capacité de production à plus de 12 millions de barils par jour.
Actuellement, Aramco possède quelque 260 milliards de barils de réserves prouvées de pétrole, ce qui place l'Arabie saoudite derrière le Venezuela, qui détient les premières réserves du monde.
Basée à Dhahran, la société opère aussi à l'international, où elle a multiplié acquisitions et créations de coentreprises. Aramco a également construit un réseau national et international d'oléoducs et de raffineries et étendu sa présence dans l'industrie pétrochimique.
L'ouverture de ses comptes est destinée à accroître sa transparence avant son introduction en Bourse, pierre angulaire d'un plan de réformes nommé "Vision 2030" et lancé par le puissant prince héritier Mohammed ben Salmane pour diversifier l'économie du royaume très dépendante du pétrole.
Ryad espère tirer 100 milliards de dollars de cette opération en vendant 5% de son capital sur la base d'une valorisation de l'ensemble de l'entreprise estimée à 2.000 milliards de dollars.
L'introduction a été retardée à plusieurs reprises en raison notamment de conditions défavorables sur les marchés.
(c) AwP