Le brut recule, toujours pénalisé par l'impasse de la crise grecque
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en août s'échangeait à 112,72 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,30 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet lâchait 1,54 dollar, à 93,41 dollars. Il était tombé un peu plus tôt à 92,12 dollars, son plus bas niveau depuis fin février.
"Alors qu'une solution au niveau de la zone euro pour résoudre la crise grecque semble encore loin de se concrétiser, les marchés continuent de redouter une aggravation de la situation" et la prudence des opérateurs plombe les prix du pétrole, relevaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
Les investisseurs s'inquiètent de voir la Grèce, qui ploie sous une dette publique considérable, se retrouver en situation de défaut de paiement, au risque de déstabiliser le secteur bancaire européen et d'entraîner dans sa chute d'autres Etats fragiles de la zone euro.
Or, les négociations des responsables européens pour mettre au point un nouveau plan d'aide financière à Athènes sont dans l'impasse, alors qu'en Grèce la gronde sociale continue de monter, sur fond de remaniement ministériel.
"Dans un environnement où les risques financiers et économiques apparaissent de manière plus aigüe, et étant donné la hausse actuelle du dollar, la correction des prix du brut ne devrait pas s'arrêter là", estimaient de leur côté les experts de Commerzbank.
Le renchérissement du billet vert, face à un euro affaibli par la Grèce, rendait encore moins attractifs les achats de pétrole, libellés dans la monnaie américaine, et était donc de nature à pénaliser les prix du brut.
"Dans ce contexte, le rapport mensuel de l'Agence internationale de l'Energie (AIE), qui a relevé jeudi sa prévision de consommation pétrolière mondiale pour l'année en cours n'a eu qu'un effet très éphémère sur le marché", remarquait Commerzbank.
L'AIE a relevé de 100.000 barils par jour sa prévision de demande mondiale de brut en 2011, dopée par l'Inde et la Chine, et à plus long terme, elle prévoit une croissance de la consommation de 1,2 million de barils par jour (mbj) en moyenne chaque année d'ici à 2016. Cela représente une hausse de 1,3% par an.
"Ces prévisions représentaient un soutien de poids pour le marché, mais leur rebond a été enrayé par le tableau macroéconomique d'ensemble, qui n'est pas vraiment à même de réjouir les investisseurs", soulignaient les économistes de JBC Energy.
"Des indicateurs américains sans éclat" indiquent "que la route de la reprise économique restera chaotique aux Etats-Unis", premier pays consommateur d'or noir du monde, notaient-ils.