New York: ExxonMobil et Chevron sont en passe de réussir leur pari d'investir des millions de dollars dans le bassin permien, riche en pétrole et gaz de schiste: les deux majors ont enregistré un bond de leur production d'hydrocarbures grâce à leurs gisements dans ce nouvel eldorado du sud des Etats-Unis.
Chevron a même atteint son plus haut niveau historique sur un trimestre, à 3,08 millions de barils équivalent pétrole par jour (mbj) produits quotidiennement au deuxième trimestre, en hausse de
9%, a indiqué vendredi le groupe texan.
Pour
ExxonMobil, les extractions dans le bassin permien ont flambé de
90% à 274.000 barils par jour, poussant la production totale du groupe à 3,9 mbj, en augmentation de
7%.
La montée en puissance des deux géants pétroliers dans le bassin permien coïncide avec la réduction des investissements des petits autres acteurs découragés par les bas prix des hydrocarbures conventionnels.
A l'inverse, les majors ont augmenté leurs investissements dans cette région où
ExxonMobil prévoit de pomper 1 million de barils par jour à compter de 2024. C'est
80% de plus que sa projection initiale.
Le groupe, qui a réorganisé ses activités d'exploration pétrolière, a notamment augmenté de
22% l'enveloppe destinée aux investissements.
Les profits souffrent
S'il mise sur le bassin permien,
Chevron a prévenu qu'il ne fera pas des folies. Il a ainsi refusé de surenchérir sur son compatriote Anadarko, spécialiste de gaz naturel, omniprésent dans cette région qui s'étend de l'ouest du Texas au sud-est du Nouveau Mexique.
Le bassin permien abrite les principales réserves américaines et est devenu officiellement le champ le plus prolifique au monde devant le bassin saoudien Ghawar avec des extractions de 4,1 mbj en mars, d'après l'Agence américaine d'information sur l'énergie (
EIA).
Il n'est toutefois pas à l'abri d'un retournement de tendance: le groupe de services pétroliers américain Halliburton, qui fournit des technologies et équipements destinés au forage, a supprimé en début de mois
8% de ses effectifs nord-américains, tandis que le spécialiste du forage Helmerich Payne a averti que le pire est à venir pour l'industrie des pétrole et
gaz de schiste.
En attendant, la hausse de leur production respective n'a pas beaucoup aidé
ExxonMobil et
Chevron au deuxième trimestre, du fait des prix bas du brut et du gaz naturel et d'une hausse des coûts de maintenance des
raffineries et d'exploration pétrolière.
ExxonMobil a dégagé un bénéfice net de 3,1 milliards de dollars au 2ème trimestre, en baisse de
20,75% sur un an, pour un chiffre d'affaires de 69,1 milliards (-
6%).
Fait rare,
Chevron a gagné beaucoup plus d'argent que lui, dégageant un profit trimestriel de 4,3 milliards de dollars, en hausse de
26,3% sur un an, principalement grâce à un chèque de 740 millions que lui a signé son compatriote Anadarko pour rupture de fiançailles.
Le chiffre d'affaires de
Chevron a néanmoins plongé de
8% à 38,85 milliards de dollars.
La rentabilité des géants européens a également diminué: le bénéfice de Royal Dutch
Shell a été divisé par deux à moins de 3 milliards de dollars, tandis que
BP a vu le sien plonger de
35% à 1,82 milliard et
Total de
26% à 2,8 milliards.
"
Les résultats du deuxième trimestre (...) ont été dopés par des volumes de production record et la réception de frais de rupture de la fusion avec Anadarko, mais l'impact des prix bas du pétrole et du gaz a limité leur progression", a résumé Michael Wirth, le PDG de
Chevron.
Les prix de l'or noir ont évolué aux alentours de
58,47 dollars à New York au deuxième trimestre, soit près de
16 dollars de moins qu'à la même période de 2018.
Des travaux de maintenance non prévus dans les
raffineries de Baytown (Texas), Sarnia (
Canada) et Yanbu (
Arabie saoudite) ont en outre freiné
ExxonMobil qui vend également au consommateur ses hydrocarbures via les stations-services.
L'activité de raffinage a ainsi vu son bénéfice plonger de
88,3%.
A Wall Street, l'action
ExxonMobil décrochait de
1,28% vers 14H45 GMT, tandis que le titre
Chevron reculait de
1,93%.
(c) AwPCommenter ExxonMobil et Chevron réconfortés par le nouvel eldorado de l'or noir
Communauté prix du baril
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