Le pétrole recule face aux incertitudes sur l'accord de l'Opep et les tensions commerciales
Le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en août a cédé 1 dollar pour clôturer à 62,29 dollars à Londres.
Malgré un rebond en fin de semaine dernière, les prix du pétrole restent en très forte baisse par rapport aux sommets atteints fin avril, les investisseurs s'inquiétant d'un affaiblissement de la croissance mondiale et d'une hausse des stocks américains.
Dans ce contexte, et alors que le premier producteur mondial, les États-Unis, pompe à un niveau record, l'accord de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) avec d'autres pays pétroliers prend une importance particulière.
Alors que les prix du pétrole poursuivaient leur chute la semaine dernière, les ministres de l'Energie de ces pays producteurs ont tenté de rassurer le marché, "avec, comme d'habitude, le ministre saoudien Khaled al-Faleh en première ligne", a commenté Stephen Brennock, analyste chez PVM.
Lundi, M. Faleh a rencontré son homologue russe, Alexandre Novak, pour débattre de la nécessité de poursuivre l'accord de baisse de la production au-delà des six premiers mois de l'année.
Les producteurs russes sont plus nerveux que ceux du Moyen-Orient à l'idée de limiter volontairement leurs extractions, au risque de perdre des parts de marché au profit des États-Unis.
"Nous devons tout analyser pour prendre une décision équilibrée en juillet", a-t-il ajouté.
La prochaine réunion de l'OPEP+ est officiellement toujours prévue pour la fin du mois de juin, mais la Russie a demandé à ce qu'elle soit reportée.
"La chute des cours du pétrole ces dernières semaines a probablement rendu plus facile la décision de renouveler leur accord", a souligné Andy Lipow, du cabinet Lipow Oil Associates.
Les cours ont aussi reculé lundi selon lui "sous la pression des incertitudes entourant les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine".
Le président américain Donald Trump a en effet prononcé lundi une violente diatribe contre les pratiques de Pékin et lancé un ultimatum à son homologue Xi Jinping, menaçant d'imposer de nouvelles taxes douanières si le tête-à-tête prévu avec Xi fin juin en marge du sommet du G20 à Osaka n'avait pas lieu.
Si cela se concrétisait, "cela pèserait encore un peu plus sur la croissance mondiale et, par ricochet, sur la demande en énergie", a commenté M. Lipow.
(c) AwP