Sans direction, les inquiétudes sur la Grèce minent le marché
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en août, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, valait 113,79 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 78 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Le contrat du Brent pour livraison en juillet, arrivé à expiration, avait terminé mercredi à 117,10 dollars, ayant chuté de plus de 3 dollars sur la séance.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet cédait quant à lui 5 cents à 94,76 dollars. Il avait dégringolé de plus de 4 dollars mercredi.
Les prix du baril peinaient à se ressaisir après leur violente chute de la veille, dans un marché plombé par les incertitudes financières de la zone euro.
"La détérioration de la situation en Grèce a été l'étincelle qui a rallumé l'anxiété du marché. Une réunion des ministres de l'Eurogroupe n'a abouti à aucune avancée, et les manifestations massives à Athènes n'ont fait qu'aggraver les choses", soulignait Edward Meir, analyste de MF Global.
Les ministres des Finances de la zone euro et de l'Union européenne (UE) ne sont pas encore parvenus à un accord sur un nouveau plan de soutien financier à la Grèce, toujours incapable de se financer elle-même.
La crise sociale et politique s'accentuait jeudi dans le pays, alors que le Premier ministre Georges Papandréou tentait de remanier son gouvernement, et les investisseurs redoutent désormais une contagion aux autres pays fragiles de la zone euro.
"A court terme, les marchés surveilleront très attentivement ce qui se passera dans la zone euro au cours des prochains jours. Tant qu'il n'y aura pas de claire indication sur la manière dont la crise grecque sera résolue, il faut s'attendre à une faiblesse de l'euro, et donc à un renchérissement du dollar propre à peser" sur les prix du pétrole, soulignait M. Meir.
La nette appréciation du dollar, monté jeudi à son plus fort niveau depuis trois semaines face à l'euro, rendait encore moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine.
Aux Etats-Unis, premier pays consommateur d'or noir dans le monde, les opérateurs reléguaient au second plan des statistiques meilleures que prévu: les inscriptions au chômage y ont baissé plus que prévu la semaine dernière, et la construction de logements est repartie à la hausse en mai.
La série d'indicateurs décevants publiée mercredi, dont une chute brutale de l'activité industrielle dans la région de New York en mai, avait au contraire alimenté la prudence des investisseurs.
"La tendance baissière du marché à court terme ne devrait pas s'enrayer, en dépit des craintes persistantes sur le front de l'offre. Les échanges vont probablement continuer à se calquer sur les indicateurs macroéconomiques et le dollar", avertissait Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital.
Autre nouvelle ignorée par le marché: l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a rappelé jeudi que la demande asiatique restait extrêmement robuste, relevant de 100.000 barils par jour sa prévision de demande mondiale de pétrole en 2011.