Ryad peine à fidéliser Moscou sur la réduction de l'offre de pétrole
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, regroupés sous l'appellation OPEP+, ont convenu en décembre de réduire leur production commune de 1,2 million de barils par jour (bpj) pour soutenir les cours. Ce pacte est en vigueur depuis le 1er janvier et jusqu'à la fin du premier semestre.
"Nous pourrons prolonger de trois mois lorsque nous nous verrons en juin et nous verrons aussi s'il y a lieu de prolonger encore", a dit une source de l'OPEP. "Pour l'instant nous ne savons pas si les Russes resteront, et ça risque d'être comme ça jusqu'au tout dernier moment avant notre rencontre de juin".
On ne sait pas si Moscou adopte là une posture de négociation ou si la menace russe est sérieuse dans la mesure où les pétroliers russes ne veulent plus de ces freins à leur production, ont dit les sources.
Igor Setchine, patron du géant russe Rosneft et proche du président Vladimir Poutine, a dit à ce dernier que l'accord passé avec l'OPEP était une menace stratégique qui profitait aux États-Unis, avait rapporté Reuters en février.
Quant au président américain Donald Trump, il a une nouvelle fois exhorté l'OPEP à augmenter la production pour faire baisser les prix.
Il n'est pas certain que Poutine acquiesce aux opinions de Setchine dans la mesure où il considère le pacte avec l'OPEP comme un moyen de dialoguer avec l'Arabie saoudite, leader de facto de l'organisation, sur d'autres sujets de géopolitique.
La Russie sait aussi que l'Arabie saoudite veut un baril à 70 dollars au minimum pour gérer au mieux ses finances publiques, alors que 55 dollars sont suffisants pour Moscou, ont encore dit les sources.
L'OPEP et ses alliés ont décidé ce mois-ci d'annuler une réunion prévue en avril et se prononceront sur la prolongation du pacte en juin, une fois évaluées les répercussions des nouvelles sanctions américaines qui doivent frapper l'Iran en mai.
(c) AwP