Le pétrole recule après des données décevantes sur l'économie américaine
A Londres, le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a lâché 1,24 dollar pour finir à 65,07 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
A New York, le baril de WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. pour avril, la référence américaine, a perdu 1,42 dollar pour clôturer à 55,80 dollars.
Près de l'équilibre en début de séance vendredi, les prix du baril ont plongé après la parution d'une série de statistiques aux États-Unis.
Le ralentissement marqué de l'activité du secteur manufacturier en février, à son plus bas niveau depuis novembre 2016, a particulièrement ébranlé les observateurs.
La confiance des consommateurs aux États-Unis, mesurée par l'enquête de l'Université du Michigan, a pour sa part rebondi moins que prévu en février après avoir été érodée par la fermeture partielle des administrations américaines ("shutdown").
"Ces données reflètent l'idée que, peut-être, le ralentissement de l'économie mondiale commence à se ressentir plus fermement aux États-Unis", a commenté John Kilduff de la maison de courtage Again Capital.
Ce signal alimente en tout cas les craintes d'un ralentissement généralisé de la demande en énergie, au lendemain de la publication d'un indicateur montrant un fort repli de l'activité manufacturière chinoise en février.
Cette évolution suggère pourtant une légère baisse de la production à moyen terme, au moment où les extractions n'ont jamais été aussi élevées dans le pays (à 12,1 millions de barils par jour en moyenne la semaine dernière).
Les investisseurs restent également inquiets du manque d'avancées dans les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine, le géant asiatique étant le premier importateur mondial de pétrole.
Le marché devrait maintenant "probablement tourner son attention vers le renouvellement des exemptions concernant le pétrole iranien", a relevé Edoardo Campanella, analyste pour UniCredit, qui s'attend à ce qu'elles soient "en partie confirmées par l'administration Trump".
Après avoir rétabli des sanctions contre l'Iran en novembre à la suite de leur retrait de l'accord sur le nucléaire avec Téhéran, les États-Unis ont finalement accordé des exemptions à huit pays, dont la Chine et l'Inde, les autorisant à continuer d'importer du pétrole iranien.
La date limite pour prolonger ou non ces exemptions est le 5 mai.
(c) AFP