Total: La production dépassera 3 millions de barils par jour en 2019
La deuxième compagnie pétrolière européenne par la capitalisation boursière, derrière Royal Dutch Shell, prévoit aussi 15 à 16 milliards de dollars d'investissements nets en 2019 (15,6 milliards en 2018) et des économies de 4,7 milliards (par rapport à 2014), avec des coûts de production de 5,5 dollars par baril équivalent pétrole (5,7 en 2018).
Après avoir dégagé un cash-flow de 26 milliards de dollars l'an passé (+18%), Total souligne que son point mort avant dividende s'est établi à moins de 30 dollars par baril en 2018 et qu'il compte maintenir sa "discipline" en matière de dépenses dans un contexte de volatilité du prix du pétrole.
"Entre la croissance des productions et la discipline sur les dépenses, nous avons une claire visibilité de la croissance de notre cash-flow en 2019. A 60 dollars, on sera meilleur qu'à 71 dollars (en 2018)", a souligné son PDG, Patrick Pouyanné, lors d'une téléconférence avec des journalistes.
"C'est le résultat de tout le travail fait par les équipes du groupe, à la fois sur la discipline sur les dépenses mais aussi sur tout le travail important de M&A, de rotation du portefeuille réalisé depuis trois ans", a fait valoir Patrick Pouyanné, rappelant que Total avait acheté pour 23 milliards d'actifs et cédé pour 16 milliards sur cette période.
Bénéficiant d'une hausse du prix du Brent de 23%, Total a vu son résultat net ajusté progresser de 10% au quatrième trimestre, à 3.164 millions de dollars, alors que les analystes attendaient en moyenne 3.030 millions selon un consensus réalisé par Infront Data pour Reuters.
A 11h32, le titre Total reculait de -1,05% à 48,265 euros, sous-performant l'indice CAC 40 (-0,56%).
RETOUR AUX ACTIONNAIRES CONFIRMÉ
La production trimestrielle d'hydrocarbures du groupe s'est établie à 2,876 millions de barils équivalent pétrole par jour (le consensus tablait sur 2,854 millions), enregistrant elle aussi une hausse de 10%.Pour 2019, Total compte bénéficier de la montée en puissance de Kaombo North (Angola), Egina (Nigeria) et Ichtys (Australie) et des démarrages de Iara 1 (Brésil), Kaombo South, Culzean (Royaume-Uni) et Johan Sverdrup (Norvège).
Il propose comme prévu un dividende de 0,64 euro au titre du quatrième trimestre, en hausse de 3,2%, et mettra un terme à l'option d'un paiement du dividende en actions à partir du mois de juin.
Total prévoit également d'augmenter le dividende de 3,1% en 2019, en ligne avec son objectif de hausse de 10% sur 2018-2020, et de racheter 1,5 milliard de dollars d'actions cette année (comme en 2018) dans un environnement à 60 dollars le baril dans le cadre de son programme de 5 milliards sur la même période.
"Si le prix du pétrole est plus haut on fera sans doute un peu plus (que prévu cette année)", a indiqué Patrick Pouyanné.
Le PDG a également réaffirmé les ambitions de Total en matière de production et de distribution d'électricité, avec notamment la perspective d'un rachat de deux centrales à gaz en France aujourd'hui exploitées par l'allemand Uniper qui lui permettra d'atteindre son objectif de 3 gigawatts (GW) de capacités de production pour ce type d'actifs.
Alors que Total vise aussi quelque 7 GW de capacités renouvelables et qu'il est vu comme un candidat potentiel à la reprise du spécialiste néerlandais en la matière Eneco - au même titre qu'Engie -, le PDG a indiqué que le groupe n'avait pas encore décidé de participer ou non à cette opération.
Patrick Pouyanné a en outre indiqué que les comptes des sociétés dans lesquelles Total est présent au Venezuela étaient "bloqués" en raison des sanctions des États-Unis à l'encontre du pays mais que celui-ci ne représentait pour le groupe qu'une production de 50.000 barils par jour et qu'il n'était donc pas pour lui "un enjeu majeur".
Total a par ailleurs annoncé jeudi avoir fait une découverte "importante" de gaz à condensats sur les prospects de Brulpadda, situés à 175 kilomètres au large de la côte sud de l'Afrique du Sud.
Le groupe français (45% du bloc concerné) et ses partenaires - Qatar Petroleum (25%), CNR International (20%) et le consortium sud-africain Main Street (10%) - prévoient de mener une campagne d'acquisition sismique 3D dans l'année, puis de forer jusqu'à quatre puits d'exploration sur ce permis.
(c) Reuters