Le pétrole s'envole, l'Arabie saoudite promet de réduire ses exportations
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a terminé à 61,44 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,72 dollars, ou 4,6%, par rapport à la clôture de mardi.
En s'envolant de plus de 20% sur les deux dernières semaines après huit séances consécutives de hausse, les deux cotations ont renoué avec leurs niveaux de la mi-décembre, avant que les prix ne s'affaissent en fin d'année. Ils ont par la même occasion repassé respectivement la barre des 60 dollars et des 50 dollars mercredi, sous laquelle ils étaient descendus.
Les producteurs de l'OPEP ont limité leurs extractions, comme ils l'avaient promis début décembre, tandis que les investisseurs sont plus optimistes sur la demande en raison des négociations commerciales sino-américaines.
Dernier signal en date, le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh, a annoncé mercredi que le royaume réduirait ses exportations de 800.000 barils par jour (b/j) à 7,2 millions de barils par jour (mbj) en janvier contre 8 mbj en novembre.
Une réduction supplémentaire de 100.000 b/j est prévue en février.
"Cette annonce envoie le signal que le pire est derrière nous", a réagi Phil Flynn de Price Future Group.
Les cours de l'or noir avaient dégringolé fin 2018 pour atteindre leur plus bas niveau en un an et demi, à 49,93 dollars pour le Brent et à 42,36 dollars pour le WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie..
A ce moment, "le marché du pétrole se basait sur des perspectives particulièrement négatives pour la croissance mondiale en 2019", a souligné Joel Hancock, analyste de Natixis. Une croissance mondiale robuste s'accompagne d'une demande d'essence soutenue, et inversement.
"Les négociations ont été prolongées d'un jour, ce qui nourrit l'espoir qu'un accord final sera trouvé", a commenté Stephen Brennock, analyste de PVM, bien que peu d'informations sont ressorties de ces deux jours et demi de tractations.
Du côté de l'offre, l'OPEP et ses partenaires, dont la Russie, avaient annoncé fin décembre qu'ils réduiraient leur production, une décision qui n'avait à l'époque pas suffi à faire remonter les prix.
"Il fallait que la demande reste dynamique, ces baisses de production n'auraient pas suffi à elles seules à rééquilibrer le marché", ont estimé les analystes de Commerzbank.
La reprise actuelle des cours pourrait toutefois être limitée car "de nombreux producteurs de l'OPEP avaient augmenté leur production avant la réunion de décembre, et il y a énormément de pétrole +sur l'eau+ (stockée dans des navires pétroliers, ndlr) à écouler sur le marché", ont prévenu les analystes de Morgan Stanley.
Dans ce contexte chargé, les données hebdomadaires sur les réserves américaines de l'Agence américaine d'information sur l'Energie n'ont pas fait réagir les marchés outre mesure.
Lors de la semaine achevée le 4 janvier, les réserves commerciales de brut ont baissé de 1,7 million de barils pour s'établir à 439,7 millions. Les analystes anticipaient une baisse de 1,75 million de barils.
Les stocks de produits raffinés ont quant à eux bondi, ceux d'essence gonflant de 8,1 millions de barils et ceux d'autres produits distillés avançant de 10,6 millions de barils.
Le volume des extractions est pour sa part resté au niveau record de 11,7 mbj en moyenne.