Poursuite en Libye du blocage d'un des plus grands sites pétroliers
Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est dirigée par deux entités rivales: le Gouvernement d'union nationale (GNA, basé à Tripoli) et reconnu par la communauté internationale, et un cabinet parallèle installé dans l'est et soutenu par le puissant maréchal controversé Khalifa Haftar.
Une myriade de milices armées, qui changent d'allégeance selon leurs intérêts, et des jihadistes, dont ceux du groupe Etat islamique (EI), font régner un climat d'insécurité chronique dans ce pays riche en pétrole.
Le champ d'al-Charara, situé dans la région d'Oubari (environ 900 km au sud de Tripoli) produit 315.000 barils par jour, sur une production globale libyenne de plus d'un million bj, selon la compagnie.
"La fermeture d'al-Charara sera maintenue jusqu'à ce que le GNA satisfasse les revendications des habitants du sud libyen marginalisé, sévèrement privé de services", a indiqué par téléphone à l'AFP Mohamad Emeguel, qui se présente comme un porte-parole des "protestataires" qui bloquent selon lui le site.
L'insécurité et la crise économique rendent difficile l'accès des Libyens aux services les plus basiques, notamment pour les habitants du sud qui se sentent marginalisés.
"Nous appelons le GNA à garantir l'approvisionnement (des stations-service) en essence et les banques en liquidités, d'accorder une plus grande attention au secteur médical vétuste, de rouvrir les aéroports et d'aider des villes sinistrées comme Oubari et Sebha", a ajouté le porte-parole.
La NOC, elle, accuse des hommes armés qui "prétendent appartenir aux Gardes des installations pétrolières" d'avoir occupé le champ, exigeant leur départ "immédiat et sans condition" et excluant des négociations avec eux.
"On nous a traités de criminels juste pour avoir revendiqué nos droits", a déploré M. Emeguel.
Les structures pétrolières sont régulièrement la cible d'attaques de groupes armés rivaux ou d'occupations abusives par des tribus ou milices pour des revendications sociales.
D'habitude les blocages de ces sites se terminent après deux, trois jours à la faveur de négociations entre les autorités et les tribus locales, mais cette fois-ci la situation semble perdurer.
(c) AFP