Les pays du Golfe doivent s'habituer à un pétrole à bas prix
La perspective d'une "guerre économique" entre les États-Unis et la Chine et un ralentissement économique mondial à partir de l'année prochaine, vont freiner la demande sur le pétrole et maintenir les prix à un bas niveau, selon ces experts.
"Les prix du pétrole resteront bas pendant longtemps", a déclaré l'ancien ministre libanais de l'Economie, Nasser Saidi, lors du Forum des stratégies arabes à Dubaï.
"Cela aura un impact négatif sur la croissance dans l'ensemble de la région (...) qui sera confrontée à une crise financière et économique", a déclaré M. Saidi.
L'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, Oman, le Qatar et le Koweït, membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), pompent environ 18 millions de barils par jour et tirent plus de 80% de leurs revenus du pétrole et du gaz naturel.
Ces pays ont perdu des centaines de milliards de dollars depuis l'effondrement des prix du brut à la mi-2014. Les prix ont toutefois rebondi depuis un an et demi après la décision de producteurs membres et non membres de l'OPEP de réduire leur production.
Mais les prix ont de nouveau plongé lorsque ces pays ont recommencé à produire presque à pleine capacité.
Depuis le début d'octobre, le prix du baril a chuté de 25% par rapport à 85 dollars, son plus haut niveau enregistré au cours de ces quatre dernières années.
"Nous sommes dans une période d'incertitude (...) La croissance dans les pays du Golfe devrait atteindre 3% l'an prochain (...) mais elle pourrait être révisée" à la baisse, à la suite de la chute des prix du pétrole, a-t-il déclaré.
Le taux de chômage est de 30% auprès des jeunes vivant dans des pays arabes, et plus haut encore auprès des femmes, a-t-il ajouté, mettant en cause la croissance qui ne génère pas suffisamment d'emplois.
Observant la dégringolade des prix du pétrole ces deux derniers mois, les producteurs membres et non membres de l'OPEP ont décidé en décembre de réduire leur production de 1,2 million de baril par jour à partir de janvier pour soutenir les prix.
Capital Economics, un groupe de réflexion basé à Londres, a révisé à la baisse la croissance économique du CCG en raison de la chute des prix du pétrole et des réductions de production.
"Nous pensons que l'accord de l'OPEP aura un impact négatif global sur la croissance du PIB dans le Golfe au cours des prochains trimestres", a estimé CapitalEconomics la semaine dernière après l'annonce des nouvelles réductions.
(c) AFP