Canada: l'Alberta réduit sa production pétrolière pour freiner la baisse des cours
Entre engorgement des oléoducs nord-américains et surabondance de l'offre, quelque 35 millions de barils attendent actuellement en Alberta d'être exportés, a relevé le gouvernement albertain dans un communiqué.
"Avec autant de pétrole qui attend, sans que l'on puisse le transporter, le baril est vendu à rabais, à environ 10 dollars", a observé Mme Notley, soulignant "qu'ailleurs sur la planète, les produits pétroliers se vendent cinq ou six fois plus".
Pour ce faire, la province va notamment acheter des wagons-citernes pour accroître de 120.000 barils par jour le volume transporté, avait annoncé Mme Notley mercredi, impatiente face aux retards dans l'élargissement de l'oléoduc Trans Mountain, entre l'Alberta et le port de Vancouver.
La réduction de volume décidée par le gouvernement de centre-gauche de Mme Notley devrait toucher environ 25 producteurs pétroliers et sera orchestrée par l'agence albertaine de l'énergie.
C'est une "décision très difficile", a fait valoir dimanche soir Mme Notley, lors d'un discours. "Quand les marchés ne fonctionnent pas, nous avons la responsabilité d'agir. (...) C'est un sujet d'une importance cruciale pour l'économie du Canada, pas juste pour celle d'Alberta", a insisté la Première ministre albertaine.
Quatrième producteur mondial en 2017, le Canada extrait actuellement environ 4,8 millions de barils équivalent pétrole par jour, en majeure partie du brut lourd provenant des sables bitumineux de l'Alberta, un hydrocarbure non conventionnel très cher et polluant à extraire.
La décision de l'Alberta intervient après la plus lourde chute des cours en dix ans dans le monde, intervenue en novembre.
(c) AFP