"Gilets jaunes": la fiscalité sur les carburants va s'adapter aux fluctuations des prix du brut (Macron)
"Je refuse que la transition écologique accentue les inégalités entre territoires et rendent plus difficile encore la situation de nos concitoyens qui habitent en zone rurale ou en zone périurbaine", a déclaré le chef de l'État dans un discours à l'Élysée.
Il souhaite "construire une méthode pour rendre plus intelligente" la taxe sur les carburants "aujourd'hui un peu aveugle". Il s'agirait de "permettre d'avoir tous les trimestres un rendez-vous qui permettent en quelque sorte d'atténuer l'effet pour nos concitoyens, s'il devait y avoir une envolée des cours mondiaux", a-t-il expliqué.
En pratique, "en cas de nouveau pic des prix, le gouvernement pourra décider de suspendre ou réduire la hausse de fiscalité intervenue en début d'année, pour ne pas aggraver inutilement la hausse déjà forte du prix à la pompe", selon Matignon.
Au 1er janvier 2019, une nouvelle hausse de 3 centimes des taxes sur l'essence et de 6 centimes sur le diesel est prévue.
Les ajustements ne toucheront pas aux hausses des années précédentes, mais pourront jouer sur la hausse des taxes de l'année en cours.
"Le calendrier exact de la hausse est ajustable et il peut être décidé en cours d'année de mettre la hausse entre parenthèse pendant un ou deux trimestres, si le prix du baril culmine", selon Matignon.
En revanche, la hausse de la taxe carbone est maintenue: "chaque année, il y aura une hausse et il n'y aura pas de retour en arrière" sur les hausses des années précédentes, souligne-t-on de même source.
Sans être identique, le mécanisme rappelle la "TIPP flottante" mise en place brièvement par le gouvernement Jospin entre 2000 et 2002. Un mécanisme coûteux à l'efficacité contestée. Selon la Cour des comptes, il avait amputé les ressources fiscales de 2,7 milliards d'euros en moins de deux ans, pour une limitation des taxes de l'ordre de 2 centimes par litre.
(c) AFP