"Le peuple en a marre": des "gilets jaunes" bloquent un dépôt de carburant toulousain
"On a encore rien obtenu", lance Sébastien, 21 ans technicien dans l'aéronautique qui se dit très "déterminé" à poursuivre le mouvement.
Il fait partie des 80 manifestants dénombrés par la gendarmerie qui ont passé la nuit dans cette zone d'activité à une quinzaine de kilomètres au nord de Toulouse, bloquant les accès au dépôt pétrolier de Lespinasse. Des femmes et des hommes de tous âges et de tous milieux, salariés du bâtiment, employés, ouvriers agricole ou livreur, qui n'ont pas lâché depuis dimanche les deux ronds-points qui contrôlent la raffinerie.
"Le peuple en a marre, il n'y a aucune avancée", souligne Olivier, un ouvrier agricole de 38 ans, qui a posé une semaine de congé.
Le Premier ministre Edouard Philippe "nous a fait un discours (dimanche soir) de premier de la classe. Nous, on est pas des premiers de la classe, on est le peuple de France. Nous, on travaille, on fait manger la France. Tant que l'on aura des soutiens, on continuera", s'emporte-t-il.
Après s'être reposé quelques heures, un jeune homme engoncé dans une parka fluo, évoque la "nervosité" de certains automobilistes.
"Hier (dimanche), une Velsatis (Renault) a renversé un jeune. Le type était énervé. Mais la gendarmerie a bien géré le truc, ils ont relevé le numéro et ils lui ont demandé de quitter les lieux avant que ça dégénère".
Avec leurs téléphones, sur les réseaux sociaux, les "gilets jaunes" échangent des informations, et prennent des nouvelles des autres points de blocage de l'agglomération. Deux dépôts de carburant et trois plateformes logistiques étaient bloqués lundi matin.