Le royaume saoudien va réduire ses exportations de pétrole de 500.000 barils/jour
"Les exportations de brut du royaume (saoudien) pour décembre seront de 500.000 barils par jour (bpj) moins élevées qu'en novembre", a indiqué à la presse M. Faleh qui s'exprimait lors d'une réunion à Abou Dhabi de pays membres de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et non membres du cartel.
Il a en revanche précisé qu'il n'y avait "pas encore de consensus" entre grands pays producteurs de pétrole pour réduire la production de brut d'un commun accord.
Aucune décision commune de réduction de production ne devrait être prise à Abou Dhabi, ont affirmé plusieurs ministres, selon qui des recommandations devraient être émises avant une réunion plénière de l'OPEP prévue en décembre à Vienne.
Depuis décembre 2016, les pays de l'OPEP, menés par l'Arabie saoudite, et d'autres producteurs non membres du cartel, dont la Russie, appliquaient un accord de réduction de la production d'or noir.
"Il est prématuré de parler d'action spécifique", a dit lui-même Khaled al-Faleh, en réponse à une question sur la possibilité d'une réduction de la production pour enrayer la baisse des prix. "Nous devons étudier tous les facteurs."
Le "bon" équilibre
De son côté, son homologue russe Alexandre Novak a déclaré qu'il fallait "désormais analyser la situation sur le marché en profondeur, analyser la mise en oeuvre de l'accord" (en vigueur). Il a exhorté à la prudence avant de "décider ce qu'il faudra faire ensuite afin de poursuivre la coopération en faveur de la stabilisation du marché".
Le prix du baril de Brent est passé vendredi sous la barre des 70 dollars pour la première fois depuis avril, et celui du baril new-yorkais WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. sous les 60 dollars, en baisse pour le neuvième mois consécutif.
M. Faleh a dit lui-même dimanche que la chute des cours "nous a surpris", ajoutant que le marché était passé d'un sentiment de crainte de pénuries à celui d'inquiétude sur une surabondance de l'offre.
Son homologue émirati Suheil al-Mazrouei a souligné que l'objectif du groupement des pays OPEP/non-OPEP était de trouver le bon équilibre pour le marché.
Malgré des signes de ralentissement de la demande, l'Arabie saoudite, la Russie, le Koweït et l'Irak ont récemment augmenté leur production de brut, et les États-Unis celle de pétrole de schiste.
"Respect de l'accord à 100%"
La récente diminution des prix de pétrole est notamment le résultat d'une demande en baisse de la Chine, le plus grand importateur, qui connaît un ralentissement de sa croissance, a souligné Cailin Birch, analyste à l'Economist Intelligence Unit.
D'autre part, les sanctions américaines contre l'Iran, qui menaçaient de faire baisser l'offre mondiale et de faire grimper les prix, se sont avérées moins sévères que prévu.
Selon Fawad Razaqzada, analyste pour Forex.com, les responsables doivent discuter probablement "de la nécessité d'un retour à un respect de l'accord à 100%", après la décision de Washington d'accorder des exemptions à huit importateurs de pétrole iranien.
"Les prix sont en baisse alors que la production des grands producteurs, comme l'Arabie saoudite, la Russie et les États-Unis continue d'augmenter, dépassant les quantités de barils iraniens perdus", a-t-il expliqué.
Si les producteurs "échouent à montrer leur intention d'inverser la dernière hausse de la production, les prix du pétrole risquent de plonger davantage", ont prévenu vendredi des analystes de Commerzbank.
(c) AFP