Le pétrole, englué par Wall Street, finit au plus bas depuis un mois
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a terminé à 79,29 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 76 cents par rapport à la clôture de mercredi et sous la barre des 80 dollars pour la première fois depuis le 21 septembre.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour le contrat de novembre a cédé 1,10 dollar, à 68,65 dollars, au plus bas depuis le 13 septembre.
"La chute des indices boursiers a pesé sur les cours du brut car les investisseurs craignent un ralentissement de l'économie mondiale et des effets sur la demande" de pétrole, a réagi Phil Flynn de Price Futures Group.
Le spécialiste cite notamment les inquiétudes liées à l'activité économique en Europe après des commentaires du patron de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi sur les règles budgétaires en vigueur qui visaient, sans la nommer, l'Italie.
Les cours ont également continué à se replier suite à un bond hebdomadaire de 6,5 millions de barils des stocks de brut, annoncé mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA).
En l'espace de trois semaines, les stocks américains ont vu leurs volumes augmenter de 20 millions de barils.
Pour Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix, les investisseurs qui misaient il y a quelques jours encore sur un baril à 100 dollars s'accrochent à cette théorie, "mais le fait que les prix sont de plus en plus bas pour les contrats à échéance plus lointaine les contredit" en laissant penser que la demande sera moins élevée au cours des prochains mois.
"En théorie les prix auraient dû monter car cette annulation suscite des inquiétudes sur la relation entre les États-Unis et l'Arabie saoudite", a affirmé M. Flynn. Ryad a en effet récemment menacé de déséquilibrer le marché du pétrole en cas de sanctions américaines dans le cadre de cette affaire.
Mais "il est quelque part évident que le secrétaire au Trésor n'ira pas soutenir une conférence organisée par des personnes qui voient les nuages s'accumuler au-dessus de leurs têtes", a toutefois ajouté M. Flynn.
(c) AFP