Macron à Trump: "Il serait bon pour le prix du pétrole" que l'Iran puisse en vendre
"Il serait bon pour le prix du pétrole que l'Iran puisse le vendre! C'est bon pour la paix et c'est bon pour le cours mondial du prix du pétrole!", a-t-il lancé lors d'une conférence de presse à l'ONU à New York, alors qu'une série de sanctions américaines frapperont début novembre le secteur pétrolier iranien.
Le président américain s'était livré peu auparavant depuis la tribune de l'ONU à une violente charge contre les pays exportateurs de pétrole et l'OPEP, accusés de maintenir les cours du brut à un niveau trop élevé.
Emmanuel Macron a estimé qu'en dénonçant l'accord sur le nucléaire iranien et en réintroduisant des sanctions, Donald Trump cherchait avant tout à pousser Téhéran à revenir à la table de négociations sur une série de sujets, du balistique iranien à l'influence régionale de ce pays.
"C'est une stratégie qui est construite, assumée par les États-Unis, qui est au fond de réduire les capacités financières du régime pour pousser à un changement de stratégie et à un retour à la table" des négociations, a-t-il dit au lendemain d'un entretien avec Donald Trump.
Il a concédé par ailleurs que les mécanismes que les Européens tentent de mettre en place pour contourner les sanctions américaines ne suffiraient pas à combler l'impact de ces sanctions américaines. Ces mécanismes de substitution "ne compenseront pas la totalité des décisions américaines pour ce qui est des entreprises", a-t-il expliqué.
"Ils ne permettront pas de corriger ou faire changer les décisions de certains grands groupes européens ou internationaux qui sont très exposés aux États-Unis" mais aideront à "construire des solutions commerciales et industrielles avec des puissances régionales", a estimé le président français.
Les Européens veulent notamment instaurer un système de troc, élargi à d'autres pays, afin de préserver leur commerce avec l'Iran.
Sous la menace, nombre de grands groupes (Total, Daimler...) très engagés aux États-Unis ont depuis cessé toute activité avec l'Iran par craintes de représailles américaines.
(c) AFP