Le baril de pétrole Brent au plus haut depuis novembre 2014, l'Opep ignore Trump
Le cours du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre bondissait de 1,80 dollar à 80,60 dollars vers 09H45 GMT (11H45 à Paris), après avoir grimpé vers 08H40 GMT jusqu'à 80,94 dollars.
Le WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. américain pour livraison le même mois a, pour sa part, touché son plus haut depuis deux mois à 72,39 dollars à la même heure, et s'échangeait vers 09H45 GMT pour 72,08 dollars (+1,30 dollar).
Les producteurs, qui représentent plus de la moitié de l'offre mondiale, n'ont pas décidé d'augmenter leur production, alors même que Donald Trump avait demandé jeudi sur Twitter à l'OPEP de faire baisser les prix.
Pression américaine
Les prix du brut ont grimpé ces derniers mois, notamment en raison des sanctions américaines contre l'Iran, qui vont faire disparaître du marché les exportations du troisième producteur de l'OPEP.
"Il est clair que les États-Unis mettent la pression sur les pays qui importent du pétrole iranien", a commenté Naeem Aslam, analyste chez Think Markets, qui note que les importations coréennes, par exemple, ont pratiquement chuté à zéro, avant même l'entrée en vigueur prévue début novembre des sanctions visant directement les exportations de pétrole de Téhéran.
Mais le président américain n'a pas intérêt à voir les prix du brut grimper et entraîner dans leur sillage ceux de l'essence, ce qui pourrait déplaire aux électeurs américains alors que les élections de mi-mandat se tiendront également début novembre aux États-Unis.
"La semaine dernière, certains investisseurs ont pu croire que les alliés des Américains au Moyen-Orient allaient augmenter leurs extractions" après le tweet de M. Trump, a expliqué David Madden, analyste chez CMC Markets, à l'AFP.
Prudence saoudienne
L'accord, signé fin 2016 alors que les prix du pétrole souffraient d'une surabondance de l'offre, a contribué à la remontée des cours. En juin, sous la pression des deux plus importants producteurs participant, la Russie et l'Arabie saoudite, la comptabilité du groupe de producteur a été modifiée pour permettre à ces deux géants pétroliers d'augmenter leurs extractions.
Une nouvelle augmentation "reste incertaine car il faudrait que tous les pays soient représentés lors d'une séance plénière extraordinaire", et non lors d'une simple réunion de suivi, a détaillé Benjamin Lu, analyste chez Phillip Futures.
Mais les marchés ont également noté le ton prudent adopté par le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh.
Il a jugé "prématuré" d'estimer ce que sera le niveau de production en 2019, tout en estimant "improbable" une hausse de production, sauf "surprise concernant l'offre ou la demande".
"En d'autres mots, les barils iraniens ne vont pas être remplacés, et avec le déclin significatif de la production vénézuélienne", il n'est pas étonnant que les plus hauts de l'année aient été franchis, a commenté Tamas Varga, analyste chez PVM, qui s'attend par ailleurs à "une nouvelle déclaration anti-OPEP de Trump".
(c) AFP