L'Iran cherche à éviter le Golfe pour ses exportations de pétrole
M. Rohani a précisé que ce basculement des exportations du terminal pétrolier de l'île de Kharg vers le port de Bandar-e Jask avait déjà commencé et serait totalement en place d'ici à la fin de son mandat, en 2021.
"C'est une question stratégique très importante pour moi. La majorité de nos ventes de pétrole doit passer de Kharg à Jask", a déclaré M. Rohani lors d'un discours retransmis par la télévision d'Etat à l'occasion de l'inauguration de trois usines pétrochimiques à Assalouyeh, dans le sud du pays.
Par le passé, l'Iran, qui se considère comme le gardien historique du Golfe, a menacé à plusieurs reprises de bloquer le détroit d'Ormuz - utilisé également par son grand rival régional, l'Arabie saoudite, pour écouler son brut - en cas de sanctions américaines contre son secteur pétrolier ou d'action militaire des États-Unis dans la zone.
M. Rohani avait conseillé en juillet à Washington de ne "pas jouer avec la queue du lion" iranien.
Le basculement des exportations iraniennes de pétrole à partir de Bandar-e Jask permettrait en théorie à Téhéran de continuer d'écouler son pétrole outremer même en cas de fermeture du détroit d'Ormuz.
Les États-Unis se sont retirés en mai de l'accord international sur le nucléaire iranien et ont rétabli des sanctions économiques contre l'Iran en août. Ils entendent réactiver début novembre des sanctions contre son secteur pétrolier.
Selon l'Agence d'information sur l'énergie du gouvernement américain, 35% du pétrole transitant par voie maritime passe par le détroit d'Ormuz.
Selon l'agence Bloomberg, l'Iran a exporté 2,1 millions de barils de pétrole par jour en août, mais certains analystes estiment que les exportations de brut iranien pourraient tomber autour de 1 mbj du fait des sanctions américaines à venir.
(c) AFP