Gabon: procès d'un ex-ministre du Pétrole accusé de détournements
L'ex-ministre des Hydrocarbures, Etienne Dieudonné Ngoubou, emprisonné depuis le 12 janvier 2017, est accusé d'avoir détourné quelque 5 milliards de francs CFA (plus de 7,6 millions d'euros).
A la fin de l'audience, la présidente de la CCS a décidé d'un sursis à statuer, a indiqué l'un des trois avocats de la défense.
Ils se sont étonnés que les deux marchés contestés dans le cadre des détournements présumés aient été signés, non pas par M. Ngoubou, mais par les ministres de l'Energie, Régis Immongault, en 2011, puis Guy-Bertrand Mapangou en 2016.
En juin, le Groupe de travail sur la détention arbitraire du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, avait jugé la détention préventive prolongée de M. Ngoubou "arbitraire" et demandé sa libération immédiate. "La détention préventive n'est pas la règle et ne devrait plus être une pratique au Gabon", avait-il ajouté.
M. Ngoubou est le premier ministre arrêté dans le cadre de l'opération anticorruption Mamba, dite "mains propres", à comparaître à la barre de la CCS.
Cette juridiction d'exception créée en 2018 juge les auteurs présumés de détournements de fonds publics d'un montant supérieur à 250.000 francs CFA (381 euros).
Incarcéré depuis le 10 janvier 2017, l'ex-ministre de l'Economie, Magloire Ngambia, est une autre importante personnalité dont le procès est attendu devant la CCS.
Les procès à la CCS ont débuté le 15 mars 2018. En avril, Blaise Wada, ancien directeur général de l'Unité de coordination des études et des travaux (Ucet), qui a reconnu toucher des rétrocommissions dans des attributions de marché, avait été condamné à 20 ans de prison.
Les avocats des personnes poursuivies dénoncent une opération à visée "politique" touchant de manière sélective les auteurs de détournements de fonds publics au Gabon.
(c) AFP