BP encore dopé par la hausse des cours du pétrole
Le groupe a annoncé mardi dans un communiqué un bénéfice net multiplié par 19 à 2,8 milliards de dollars entre avril et juin,, alors qu'il n'était que de 144 millions de dollars un an plus tôt, plombé alors par des dépréciations d'actifs et le poids de charges fiscales.
Les résultats de BP, comme ceux de son concurrent Royal Dutch Shell la semaine dernière, ont continué de profiter à plein de la hausse des cours du pétrole sur le trimestre écoulé par rapport à l'an dernier, du fait des efforts des pays de l'OPEP et de ses partenaires pour réduire l'offre. Ses résultats avaient déjà atteint 2,5 milliards de dollars au premier trimestre.
BP se félicite d'avoir réalisé son meilleur trimestre dans ses activités amont (exploration et production) depuis le troisième trimestre 2014.
Son bénéfice ajusté (hors éléments exceptionnels et variation de la valeur des stocks), un indicateur scruté par le marché, a de son côté été multiplié par 4 à 2,8 milliards de dollars. Le chiffre d'affaires a quant à lui progressé de 33% à 75,4 milliards de dollars.
"Nous continuons à faire de solides progrès (...) en enregistrant un nouveau trimestre marqué par une bonne performance opérationnelle et financière", souligne dans le communiqué Bob Dudley, directeur général du groupe.
Fort de ces résultats, BP annonce d'ailleurs une première hausse de son dividende en quatre ans, signe selon son patron de sa "confiance dans l'avenir".
Ambitions américaines
Il évoque en particulier l'annonce la semaine dernière du rachat des activités de pétrole et gaz de schiste aux États-Unis du groupe minier BHP Billiton pour 10,5 milliards de dollars, qui lui permet de se renforcer considérablement dans ce secteur porteur et dans un pays où sa réputation a été ternie par la marée noire de 2010.
Ses actionnaires se verront également récompenser par le lancement prochain d'un programme de rachat d'actions de 5 à 6 milliards de dollars, financé par des cessions.
Le groupe mène dans le même temps un plan de discipline budgétaire de cinq ans lancé au début 2017, qui doit lui permettre d'être rentable avec un prix du pétrole entre 35 et 40 dollars. Cela le conduit à réduire ses coûts et limiter ses investissements qui devraient atteindre autour de 15 milliards de dollars, contre une fourchette de 15 à 16 milliards prévus jusque là.
Pour Richard Hunter, analyste chez Interactive Investor, les résultats du deuxième trimestre "ont clairement été dopés par les prix du pétrole qui sont nettement au-dessus du niveau auquel BP est rentable, à savoir autour de 50 dollars le baril".
Il observe en outre que le groupe est devenu plus efficace en simplifiant sa structure et en vendant des actifs non stratégique, après avoir "traversé plusieurs tempêtes depuis dix ans, en particulier la marée noire du Golfe du Mexique".
Les frais liés à cette catastrophe née de l'explosion de sa plateforme pétrolière DeepWater Horizon se réduisent d'année en année mais lui ont encore coûté 700 millions de dollars sur le trimestre, soit 2,4 milliards de dollars sur le premier semestre. Il s'attend à ce que ce coût atteigne 3 milliards de dollars sur l'année.
Entre amendes, indemnisations des victimes et nettoyage des côtes, le coût total avant impôt de cette catastrophe environnementale, la pire de l'histoire des États-Unis, s'élève désormais à près de 67 milliards de dollars.
(c) AFP