Le pétrole recule avec la hausse des stocks de brut américain
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a terminé à 77,39 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 81 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour le contrat d'août a cédé 1,20 dollar à 72,94 dollars.
"Si l'on fait la moyenne des deux dernières semaines la réduction hebdomadaire des stocks est de 4 millions de barils, ce qui représente un rythme de réduction plutôt rapide. Mais la surprise vient du fait que ces stocks ont avancé de manière surprenante cette semaine", contre un plongeon de 9,9 millions de barils la semaine précédente, a noté Bill O'Grady de Confluence Investment.
La production de brut s'est de son côté, comme lors des deux précédentes semaines, stabilisée au niveau record de 10,90 millions de barils par jour.
La veille, alors que le marché américain était fermé, le géant national saoudien du pétrole Saudi Aramco a annoncé une baisse de son prix pour le brut à destination de l'Asie, une première depuis quatre mois.
L'annonce a fait reculer les prix du brut, alors que la décision saoudienne semblait répondre aux attentes du président américain Donald Trump.
"REDUISEZ LES COURS MAINTENANT !", avait tempêté mercredi M. Trump sur Twitter, avant d'attaquer l'Organisation des pays exportateurs de pétrole.
"Nous approchons des élections (en novembre aux États-Unis), et le président américain est de plus en plus obsédé par les prix de l'essence", a jugé Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.
"Même si les prix ne descendent finalement pas, sa base républicaine sera satisfaite de cette attaque", a commenté de son côté M. O'Grady.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses partenaires ont annoncé fin juin assouplir l'accord de limitation de la production, mais les prix du brut ont continué de grimper alors que les marchés craignent des perturbations de l'offre.
"La production iranienne est la plus en danger, car l'administration américaine vise les exportations (de pétrole à travers ses sanctions, ndlr), ce qui pourrait réduire l'offre mondiale d'un million de barils par jour", ont souligné les analystes de Goldman Sachs, qui citent également les perturbations au Venezuela, en Libye et au Canada.
Le gouverneur iranien de l'OPEP a répondu sèchement au président américain à travers l'agence de presse du ministère iranien du Pétrole.
"Vous imposez des sanctions à d'importants producteurs, des membres fondateurs de l'OPEP, et vous leur demandez de réduire les prix ?!", s'est insurgé Hossein Kazempour Ardebili, affirmant que "vos tweets ont fait grimper les prix de 10 dollars par baril".
(c) AFP