Pétrole: face aux risques de baisses de production, l'Opep ne convainc pas
Signe de la méfiance des marchés, alors que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses dix partenaires ont assuré que leur production totale augmenterait, les prix du brut ont nettement augmenté depuis le début de la semaine, de près de 4% pour le Brent européen et de plus de 6% pour le WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. américain.
Les 25 pays associés, qui représentent plus de 50% de la production mondiale de brut, ont décidé de ne plus compter leurs objectifs de production par pays, afin que les contrées pouvant augmenter leur débit compensent les pertes involontaires d'autres membres.
Barils libyens disparus
"Seuls l'Arabie saoudite, le Koweït, les Emirats arabes unis, l'Irak et la Russie ont la capacité d'augmenter de façon significative, ce qui va probablement être compensé par les baisses de production du Venezuela et d'autres membres de l'OPEP", ont ainsi estimé les analystes de Morgan Stanley, qui misent donc sur une stabilisation des prix.
Plus pessimiste, les analystes de BNP Paribas jugent pour leur part que "malgré la décision de l'OPEP et de ses partenaires, en comptant le nombre de barils qui seront probablement perdus en Libye, ainsi qu'en Iran avec les sanctions américaines, les prix devraient encore grimper sur les six prochains mois".
Importante source de revenus de la Libye, la région productrice du nord-est est la cible de conflits armés entre le gouvernement d'union nationale reconnu par la communauté internationale et les autorités parallèles de l'Est, ce qui empêche une partie des exportations du pays.
"Il faut commencer à accepter que les 400.000 barils de pétrole libyen qui ont disparu du marché mi-juin ne réapparaîtront pas de sitôt", a noté Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.
Epine iranienne
Mais l'Iran, troisième producteur de l'OPEP et rival politique de l'Arabie saoudite, est un problème particulièrement épineux pour l'Organisation.
Mardi, moins de quatre jours après que ses alliés saoudiens aient affirmé que le géant pétrolier national Saudi Aramco allait reprendre de plus belle sa production en juillet, Washington a refroidi le marché du pétrole en menaçant de sanctions tout pays recevant du brut iranien à partir de novembre.
"Les capacités saoudiennes ne sont pas sans limites et les pertes de l'offre iranienne se feront sentir au quatrième trimestre au plus tard, sauf si les productions libyennes ou nigériennes sont affectées d'ici là", ont prévenu les analystes de Energy Aspects.
(c) AFP