Le pétrole baisse dans un marché anticipant une offre plus abondante
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a terminé à 75,29 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 1,50 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour le contrat de juillet a cédé 1,06 dollar à 64,75 dollars.
L'OPEP, dont le chef de file est l'Arabie saoudite, et dix partenaires, dont la Russie, ont collectivement décidé fin 2016 de restreindre leur production afin de faire remonter les prix de l'or noir. Leur accord court normalement jusqu'à la fin de l'année.
Mais les cours du brut ont beaucoup augmenté ces derniers mois et "le marché a vraiment l'impression que l'accord pourrait à tout moment chanceler", a relevé Robert Yawger de Mizuho.
Des représentants de l'OPEP et de certains de leurs partenaires se sont réunis samedi pour une dernière réunion technique de suivi de l'accord.
Alors que le cartel et ses partenaires se réuniront officiellement le 22 juin à Vienne, les deux piliers de l'accord, Ryad et Moscou, évoquent d'ores et déjà une hausse de la production au second semestre.
"Le marché est en train d'anticiper cet afflux d'offre", a constaté M. Yawger.
Selon lui, l'Arabie saoudite n'a en effet pas intérêt à trop augmenter sa production car "son but principal est de s'assurer de prix du pétrole élevés pour introduire en Bourse le bijou national qu'est Saudi Aramco", le géant pétrolier dont l'introduction en Bourse est prévue pour 2019.
La Russie comme l'Arabie saoudite veulent cependant s'assurer que le marché ne sera pas trop déstabilisé par les baisses non volontaires de certains grands producteurs.
Si la production du Venezuela et de l'Angola reculent déjà, les marchés craignent également de perdre la production iranienne avec le rétablissement des sanctions américaines.
"L'effet des sanctions sur les marchés ne se fera pas sentir avant novembre et la fin d'une période de transition", a toutefois noté Tamas Varga, analyste chez PVM, qui souligne que le pays exporte pour l'instant à des niveaux élevés.
(c) AFP