Jordanie: le roi demande le gel de l'augmentation du carburant face aux protestations
Des centaines de Jordaniens ont manifesté de jeudi soir à vendredi à l'aube à Amman et dans d'autres villes du royaume, appelant à "la chute du gouvernement", bloquant des routes et incendiant des pneus.
Ce mouvement de protestation a été déclenché par la décision du gouvernement d'augmenter de 5,5% le prix du fioul et de 19% celui de l'électricité, avant un nouveau projet d'impôt sur le revenu. La mesure devait entrer en vigueur vendredi.
Il a dit avoir pris sa décision "en raison des conditions économiques du mois de ramadan", le mois de jeûne musulman durant lequel les ménages ont des dépenses importantes.
Malgré l'annonce du gel, quelques dizaines de personnes ont manifesté devant le siège du gouvernement à Amman. Une protestation était en outre prévue en soirée, mais on ignorait si elle allait avoir lieu.
Dépourvue de ressources naturelles et endettée à hauteur de plus de 90% de son PIB, la Jordanie s'est engagée ces dernières années auprès du Fonds monétaire international (FMI) à mettre en place des réformes économiques structurelles.
L'accueil de centaines de milliers de réfugiés pèse lourdement sur l'économie du pays. Plus de 650.000 réfugiés syriens sont notamment enregistrés auprès du Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR). Amman évalue leur nombre à plus d'un million.
Au début de l'année, le gouvernement, qui affirme chercher à redresser l'économie du royaume, a augmenté le prix du pain entre 67% et 100%, après la suppression des subventions sur ce produit de base.
L'an dernier, la hausse des prix avait entraîné des manifestations dans plusieurs villes du pays.
(c) AFP