Le brut baisse, le marché guette la production saoudienne
Vers 10H10 GMT (12H10 HEC), le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en juillet s'établissait à 118,66 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, cédant 12 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,19 dollar à 98,10 dollars.
"Etant donné qu'aucun évènement majeur n'est prévu aujourd'hui, l'attention continue de se porter sur l'éventuelle augmentation de la production de l'Arabie saoudite", observait Filip Petersson, économiste de la banque suédoise SEB.
Mercredi à Vienne, les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) n'avaient pas réussi à aboutir à un consensus sur une éventuelle modification de leur production, laissant de facto leurs quotas inchangés.
L'Arabie saoudite, premier producteur de l'Opep, avait proposé lors de cette même réunion de relever les quotas du cartel, mais s'était heurtée à l'intransigeance de la moitié des Etats membres, menés par l'Iran et le Venezuela.
Les analystes s'attendent depuis à ce que Riyad décide unilatéralement d'augmenter sa production nationale afin de soulager le marché en permettant aux prix du baril de redescendre.
De plus, les analystes de JBC Energy Market mentionnaient l'impact d'un article du journal saoudien Al-Hayat faisant état de "l'intention du Royaume d'augmenter sa production jusqu'à 10 millions de baril par jour à partir de juillet".
Cependant certains facteurs devraient limiter la baisse des cours, comme l'enlisement du conflit libyen.
"De violents combats ont suivi de nouvelles offensives des fidèles de Mouammar Kadhafi", renforçant par là même les perturbations sur la production du pays, notait M. Petersson.
Les tensions géopolitiques persistantes "ainsi que les prévisions d'une hausse saisonnière de la demande devraient empêcher les prix de tomber beaucoup plus bas que leur niveau actuel", tempérait l'analyste.
En l'absence d'indicateurs économiques majeurs lundi, les marchés devraient surtout se concentrer sur la publication mardi de plusieurs statistiques sur la consommation et la production industrielle en Chine, le second consommateur de pétrole au monde après les Etats-Unis.