Le pétrole se stabilise après avoir atteint des plus hauts depuis 2014
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a terminé à 79,30 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour juin a terminé stable à 71,49 dollars.
"La cible des 80 dollars souhaitée par l'Arabie saoudite a été atteinte, le marché a semblé avoir eu besoin de prendre une pause ensuite", a réagi Matt Smith de ClipperData.
Plusieurs observateurs avaient souligné mi-avril que Ryad souhaitait un prix du baril autour de 80 voire 100 dollars, afin d'augmenter la valeur de sa compagnie pétrolière Saudi Aramco, avant son introduction en Bourse prévue soit cette année soit l'année prochaine.
Jeudi, les prix ont été tirés vers le haut par la crainte de voir le groupe français Total ne pas mener à terme un grand projet gazier entamé en juillet 2017 à moins d'obtenir une dérogation de la part des autorités américaines, suite au retrait des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien.
"Il s'agit d'un symbole ici. Un symbole qui reflète les potentiels effets directs de la décision américaine de réimposer des sanctions à l'Iran", a estimé M. Smith.
Le PDG de Total, Patrick Pouyanné, a par ailleurs affirmé jeudi à lors d'un entretien organisé à Washington par le Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS) qu'il ne serait pas surpris de voir un baril de pétrole à 100 dollars "dans les prochains" mois.
Plus globalement, "le marché de l'offre demeure resserré, ce que l'on observe également à travers les stocks mondiaux", ont affirmé les analystes de Commerzbank.
"D'après l'Agence internationale de l'Energie, les stocks (de brut) des pays de l'OCDE ont reculé en mars à leur plus bas niveau en trois ans et sont retombés sous leur moyenne à cinq ans pour la première fois depuis 2014", ont-ils remarqué.
Aux États-Unis, l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) a quant à elle dévoilé mercredi dans son traditionnel rapport hebdomadaire un recul des stocks de brut américains de 1,4 million de baril et une baisse encore plus marquée des stocks d'essence de 3,8 millions de barils.
(c) AFP