Le pétrole recule un peu dans un marché surveillant l'Iran
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a terminé à 74,64 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 10 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance a perdu 9 cents à 68,10 dollars.
"Parmi les arguments en faveur d'une montée des prix, le marché continue d'accorder une prime de risque à la possibilité que le président Trump choisisse de réinstaurer les sanctions iraniennes", remarque Robbie Fraser de Schneider Electric.
Le locataire de la Maison Blanche a jusqu'au 12 mai pour indiquer si les Etats-Unis renouvellent ou non l'accord sur le nucléaire en Iran, troisième plus grand producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). La chancelière allemande Angela Merkel était vendredi à Washington pour tenter de convaincre Donald Trump de sauvegarder ce texte adopté en 2015 après plusieurs années d'âpres négociations.
Mais les risques géopolitiques viennent aussi du Venezuela, où des élections présidentielles anticipées sont prévues le 20 mai, et d'éventuelles sanctions américaines contre la Russie, remarque Gene McGillian, de Tradition Energy.
"Nous estimons que l'équivalent de 1,5 million de barils par jour sont menacés par des risques géopolitiques, surtout au Venezuela, en Iran et en Libye", énumèrent de leur côté les analystes de Bank of America Merrill Lynch.
"Au vu de la passivité des échanges ces deux derniers jours, le marché semble retenir sa respiration en attendant de voir ce qui va se passer sur l'ensemble de ces terrains", affirme M. McGillian.
Selon le rapport hebdomadaire de la société américaine Baker Hughes publié vendredi, le nombre de puits actifs de forage de pétrole dans le pays a encore progressé cette semaine, de 5 unités pour atteindre 825 puits. Signe d'une augmentation encore plus marquée de la production dans les mois à venir.
"La vigueur du dollar fait de l'ombre aux tensions géopolitiques", estime aussi Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.
La hausse du billet vert, qui sert de référence aux prix du baril, rend en effet le pétrole plus coûteux pour les investisseurs utilisant d'autres devises et tend à limiter les achats.
(c) AFP