Un regain de tensions au Moyen-Orient fait monter le pétrole
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a terminé à 74,71 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 65 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a gagné 24 cents à 68,64 dollars.
Les cours sont remontés après l'annonce de la mort du plus haut responsable politique des rebelles Houthis en guerre contre le pouvoir du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi.
Ce dernier est aidé depuis mars 2015 par une coalition de plusieurs pays commandée par le royaume saoudien, qui tente de stopper la progression des Houthis, pro-iraniens.
"Ce nouveau pic de tensions impliquant à la fois le Yémen, l'Arabie saoudite et l'Iran a fait grimper les prix car cela ravive le conflit entre d'importants pays producteurs de brut", a souligné Robert Yawger de Mizuho.
L'Iran pourrait également de nouveau être empêché d'exporter son pétrole si les Etats-Unis sortaient de l'accord sur le nucléaire iranien, comme Donald Trump envisage de le faire.
Parallèlement, "la production vénézuélienne reste toujours aussi perturbée, et il demeure un risque de sanction américaine après les élections du 20 mai", ont commenté les analystes de Société Générale.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et dix partenaires se sont à cet égard réunis vendredi pour discuter de leur accord de limitation de la production destiné à faire remonter les prix du brut.
Cet accord, en place depuis 2017, doit pour l'instant s'achever fin 2018, mais les marchés attendent de voir s'il sera à nouveau renouvelé lors de la prochaine réunion officielle de ses participants, en juin à Vienne.
La position des deux poids lourds de l'accord, l'Arabie saoudite et la Russie, commence à diverger, avec l'Arabie saoudite défendant un prix du baril plus élevé que son partenaire.
"Il ne s'agit pour l'instant que d'une différence de vocabulaire, mais en tout cas nous ne sommes plus face à un groupe homogène où tout le monde va dans la même direction", ont souligné les analystes de JBC Energy.
Le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zangeneh, a ainsi affirmé lundi que si les prix continuaient d'augmenter, un prolongement de l'accord ne paraîtrait pas nécessaire, selon des propos rapportés par le site d'information du ministère Shana.
(c) AFP