Le pétrole monte, surveillant les velléités protectionnistes de Donald Trump
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a terminé à 65,54 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,17 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour le contrat d'avril a pris 1,32 dollar à 62,57 dollars.
"Les menaces de barrières douanières et de guerre commerciale pourraient gêner les producteurs américains" de pétrole, a affirmé Robbie Fraser de Schneider Electric.
"L'acier est le métal le plus important dans la production d'énergie américaine, car utilisé dans toutes les étapes de cette industrie, de la production, au raffinage en passant par la distribution (...). Les taxes augmenteront le prix du pétrole et de l'essence et pourraient freiner la production actuellement en plein essor", a expliqué Phil Flynn de Price Futures Group.
"Le coût des infrastructures pourrait monter et faire baisser la compétitivité américaine", ralentissant de fait la production qui dépasse actuellement les 10 millions de barils par jour dans le pays, a aussi noté Bart Melek de TD Securities.
Les prix ont également été dynamisés lundi par l'interruption dimanche de livraisons de l'oléoduc libyen de Sharara qui ne devraient reprendre que mardi à plein débit, a indiqué l'agence Bloomberg.
"Un plus petit champ pétrolier libyen est déjà fermé depuis une semaine, ce qui signifie que la production libyenne est réduite de 400.000 barils par jour", ont estimé les analystes de Commerzbank.
"Avec un marché qui se rééquilibre progressivement, le marché est très sensible lorsqu'il est confronté à des perturbations de ce type", a noté M. Melek.
L'Agence internationale de l'Energie (AIE), qui a publié lundi ses prévisions à cinq ans sur le marché pétrolier, estime que la demande devrait augmenter de 6,9 millions de barils par jour (mbj) d'ici 2023, à 104,7 mbj, tirée par la Chine.
Les capacités de production mondiales devraient pour leur part progresser de 6,4 mbj pour atteindre 107 mbj à la même échéance, essentiellement grâce aux Etats-Unis.
"Le fait que les Etats-Unis vont écraser la production de l'OPEP ne semble pas émouvoir les marchés", a observé M. Melek.
L'augmentation de la production permettra de largement répondre à la croissance de la demande jusqu'en 2020, juge l'AIE.
(c) AFP