Le pétrole creuse ses pertes face à une production américaine toujours plus abondante
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 62,54 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 5 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour le contrat de mars cédait 19 cents à 59,10 dollars.
"Les données sur la progression de l'exploitation du pétrole de schiste aux Etats-Unis n'arrêtent pas de s'empiler et ce n'est pas de bon augure pour ceux misant sur une progression des cours", a mis en avant John Kilduff d'Again Capital.
Dernier rapport en date: l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a souligné, mardi, dans son rapport mensuel qu'"après avoir considérablement réduit les coûts", les producteurs américains connaissent une "croissance si extraordinaire" que l'augmentation de leur production en 2018 "pourrait égaler la hausse de la demande mondiale".
Le pays serait en passe de devancer l'Arabie Saoudite puis, d'ici à la fin de l'année, la Russie, devenant "le leader mondial".
La veille, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) avait estimé que la production des Etats-Unis demeurait "préoccupante".
L'Agence américaine d'information sur l'énergie a aussi estimé lundi que la production de pétrole de schiste devrait atteindre 6,76 millions de barils par jour en mars dans le pays, soit 110.500 barils de plus qu'en février et 1,3 million de barils de plus qu'en mars 2017.
"Cela aurait semblé incroyable il y a quelques années, mais c'est désormais un signe précurseur du marché à venir", a jugé l'AIE.
Les sociétés américaines profitent en effet pleinement de la remontée des cours à l'oeuvre depuis l'été dernier, conséquence de l'accord de réduction de la production entre l'OPEP et d'autres pays producteurs, dont la Russie. Cet accord, signé en 2016, court jusqu'à la fin de l'année.
Si l'objectif semblait à portée de main, les stocks de produits pétroliers ayant considérablement décru dans les pays membres de l'OCDE en 2017 et les prix ayant connu une belle remontée en deux ans, l'augmentation de l'offre américaine commence à inquiéter les marchés.
Les marchés attendront mercredi les données du Département américain de l'Energie (DoE) sur les stocks américains arrêtés au 9 février.
Les analystes tablent sur une hausse des stocks de brut de 3 millions de barils, de ceux d'essence de 1,6 million de barils et sur une stabilisation des stocks d'autres produits distillés (fioul de chauffage et diesel), selon un consensus compilé par l'agence Bloomberg.
(c) AFP