Le Liban s'accroche aux explorations d'hydrocarbures malgré les critiques d'Israël
En décembre, le gouvernement libanais avait approuvé une offre présentée par un consortium formé par le groupe pétrolier français Total, l'Italien ENI et le russe Novatek, pour ses premières explorations d'hydrocarbures en Méditerranée.
Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, avait dénoncé mercredi "le comportement provocateur" des autorités libanaises, alors qu'un des blocs concernés par les explorations se trouverait dans une zone maritime disputée par les deux pays.
Il a d'autre part jugé les "groupes (pétroliers) internationaux, des compagnies respectables, étaient en train de commettre une grave erreur" en répondant aux appels d'offre au Liban.
Les responsables libanais n'ont pas tardé à réagir.
"Israël va faire ce qu'il peut pour nous empêcher de tirer profit de notre richesse pétrolière, et nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour la défendre", a indiqué jeudi sur Twitter le ministre de l'Energie libanais, César Abi Khalil.
Les accords avec le consortium doivent être signés la semaine prochaine, et les explorations devraient commencer en 2019, a-t-il précisé.
Le Hezbollah, poids lourd de la politique libanaise et ennemi juré d'Israël, a condamné les déclarations israéliennes, assurant qu'il "réagirait fermement à toute attaque contre nos droits pétroliers et gaziers", s'engageant à "protéger les ressources" du Liban.
Jeudi, le président libanais Michel Aoun a assuré que le pays "défendrait sa souveraineté et son intégrité territoriale, avec tous les moyens disponibles".
Le consortium est le seul à avoir répondu à l'appel d'offres des autorités libanaises, retardé à plusieurs reprises ces dernières années en raison de l'instabilité politique et institutionnelle qui mine le pays.
Mais le gouvernement du Premier ministre Saad Hariri, nommé fin 2016, avait fait de ce dossier une de ses priorités, alors que d'immenses gisements sous-marins de gaz naturel ont été découverts dans l'est de la Méditerranée, notamment dans les eaux territoriales du Liban, d'Israël et de Chypre.
(c) AFP