Royal Dutch Shell voit son bénéfice net quasiment tripler en 2017
Lors de l'année écoulée, la major anglo-néerlandaise a dégagé un bénéfice net de 13 milliards de dollars (10,5 milliards d'euros), contre 4,6 milliards en 2016, selon un communiqué.
Shell a principalement profité de la reprise des cours du pétrole. Après s'être ressaisis fin 2016, les prix du barils ont continué de grimper avec les efforts de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et de ses partenaires, qui ont limité leur production pour réduire l'offre sur le marché.
Son bénéfice annuel ajusté, hors éléments exceptionnels et variation des stocks (CCS), un indicateur scruté par le marché, a quant à lui plus que triplé à 12,1 milliards de dollars.
Sur la même période, le chiffre d'affaires de Royal Dutch Shell a grimpé de 30,6% à 305 milliards de dollars, ce qui permet au numéro deux mondial du pétrole d'évoluer au coude-à-coude avec le numéro un, le groupe américain ExxonMobil, qui publiera ses résultats vendredi.
Dette réduite
En outre, le programme de réduction des coûts et de cessions d'actifs mené ces dernières années a permis à Shell d'améliorer sa rentabilité malgré l'effet de la réforme fiscale des Etats-Unis, qui a occasionné un effet comptable exceptionnel pour le groupe d'environ 2 milliards de dollars au quatrième trimestre.
Shell a en particulier quasiment achevé son programme de cession d'actifs de 30 milliards de dollars conduit sur trois ans depuis 2016.
"Nous avons renforcé notre structure financière, ce qui nous a permis de réduire notre dette nette de 8 milliards de dollars", a souligné le directeur général de Royal Dutch Shell, Ben van Beurden, dans un communiqué. La dette du groupe s'élevait à 74 milliards de dollars à fin 2017, pour une dette nette de 65 milliards de dollars.
Le titre de Shell (action "B") perdait 1,44%, à 2.460 pence à la Bourse de Londres dans un marché stable et alors que le prix du pétrole s'inscrivait en hausse vers 11H10 GMT.
La trésorerie déçoit
"Le flux de trésorerie est bon sur l'année mais il a été plus faible au quatrième trimestre", a souligné Steve Clayton, analyste chez Hargreaves Lansdown, dans une note.
Le flux de trésorerie, ou free cash flow, joue directement sur la capacité du groupe à récompenser ses actionnaires à travers des dividendes ou des rachats d'actions.
"Le quatrième trimestre est historiquement moins générateur de cash flow" en raison de factures et d'impôts à payer, une situation qui a été aggravée en 2017 par la réforme fiscale américaine, a expliqué Jessica Uhl, directrice financière du groupe, lors d'une conférence de presse.
A plus long terme, "les Etats-Unis sont le pays où nous investissons le plus, environ 10 milliards de dollars par an", a affirmé le directeur général lors de la même conférence, avant d'ajouter qu'il était "encourageant de savoir que ce niveau d'investissement se fera avec une imposition moins élevée".
La direction insiste par ailleurs sur la priorité donnée à la réduction de la dette du groupe.
Les dépenses totales du groupe ont augmenté sur 2017 après une année 2016 marquée par les économies. Shell a dépensé 294 millions de dollars en 2017 contre 234 millions de dollars en 2016.
Cependant, la production de Shell a stagné en 2017 à 3,7 millions de barils équivalent pétrole par jour.
"La hausse des bénéfices est presque entièrement due aux gains du prix du baril et aux économies, ce qui peut irriter des investisseurs" qui craignent de voir le cours du baril repartir à la baisse, a commenté Henry Croft, analyste chez Accendo Markets.
(c) AFP