Pétrole: Ryad veut créer un cadre de coopération permanent Opep/non Opep
Confrontés à une chute vertigineuse des cours du brut entamée en 2014, les 14 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), menés par l'Arabie saoudite, s'étaient mis d'accord fin 2016 avec dix autres pays pétroliers, dont la Russie, pour limiter la production.
Objectif: écluser les stocks mondiaux, rééquilibrer le marché et faire remonter les cours. Le prix du baril tourne désormais autour de 70 dollars contre 30 dollars début 2016.
Il s'agit de "prolonger au delà de 2018 le cadre que nous avons établi, c'est-à-dire la déclaration de coopération" entre pays producteurs de l'OPEP et pays non membres du cartel, a-t-il ajouté.
C'est la première fois que Ryad appelle explicitement à une extension de l'accord sur les quotas de production avec les pays non OPEP.
"Après 2018, je prévois que l'amélioration se poursuivra. Nous continuerons de coopérer via ces mécanismes d'action conjoints entre pays (membres et non membres de l'OPEP) pour empêcher les fortes fluctuations ayant conduit à l'engorgement d'avant", a déclaré M. Faleh dans une conférence de presse après la réunion.
La coopération à long terme n'impliquera pas nécessairement les mêmes quotas de production que ceux en vigueur actuellement, a souligné le ministre saoudien.
Un "cadre de coopération" visera à assurer aux producteurs, investisseurs, consommateurs et à la communauté internationale que l'accord "est là pour rester", a-t-il ajouté.
De son côté, le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak, également présent à Oman où il a rencontré M. Faleh samedi en tête-à-tête, s'est montré dimanche quelque peu évasif sur le long terme.
Il a dit que tous les participants à la réunion OPEP/non OPEP avaient "confirmé leur engagement" à appliquer l'accord sur les quotas de production jusqu'à son terme (31 décembre 2018).
Certes, "l'année écoulée a montré que l'expérience était réussie" mais, pour l'après-2018, il faudra voir au cas par cas "si c'est nécessaire" dans un "format de consultations" OPEP/non OPEP, a-t-il affirmé selon l'agence de presse russe RIA Novosti.
Stocks encore importants
"Un bon équilibre est en train de se produire avec une réduction des stocks restants à travers le monde", a-t-il aussi déclaré selon l'agence Interfax.
Il a estimé que grâce aux efforts de tous, les surplus ont été réduits de "plus de moitié".
Sur ce point, le ministre saoudien s'est montré moins satisfait. Il a souhaité la poursuite des efforts pour faire baisser les stocks de brut à "des niveaux normaux".
"Cet objectif n'a pas été atteint et nous ne sommes pas près de le réaliser", a dit M. Faleh. "Certainement pas au premier (semestre). Je pense que cela prendra toute l'année 2018 pour atteindre un niveau normal", a-t-il ajouté en annonçant qu'il serait "plus précis en juin" à la prochaine réunion de l'OPEP à Vienne.
Selon lui, les réductions de production ont permis de retirer du marché deux-tiers des quelque 330 millions de barils constituant des stocks.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) table sur une nouvelle restriction de la production de l'OPEP cette année. En revanche, elle prévoit la croissance de l'offre venue des pays non membres du cartel.
"Si les pays de l'OPEP et leurs partenaires hors-OPEP continuent de respecter l'accord (de baisse de production, ndlr), alors le marché devrait se rééquilibrer sur l'année", écrit l'Agence.
Toutefois, des facteurs d'incertitude, au Venezuela, en Iran ou sur le rythme de la production américaine, la font s'attendre à une année "volatile" sur le front des prix.
(c) AFP