Le brut baisse, le marché continue de digérer le statu quo de l'Opep
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en juillet s'établissait à 119,30 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, cédant 27 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Il est monté jusqu'à 120,07 dollars dans les échanges asiatiques, franchissant le seuil de 120 dollars pour la première fois depuis le 5 mai.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 64 cents à 101,29 dollars.
"Après avoir gagné plus de 5% depuis mardi, les cours du Brent pourraient être pénalisés par des prises de bénéfices à la fin de la semaine", prévenait Filip Petersson, analyste de la banque suédoise SEB.
Les prix avaient fortement progressé mercredi et jeudi, après l'annonce par le secrétaire général de l'Opep, Abdallah El-Badri, d'une absence de consensus au sein du cartel sur une modification des quotas de production et donc leur maintien de facto à leur niveau actuel.
Ce statu quo pourrait intensifier les tensions du marché, alors que la demande augmente traditionnellement au cours du troisième trimestre et que l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) attend sur l'ensemble de l'année une hausse de 1,3 million de barils par jour de la consommation mondiale de brut.
Mais la forte poussée des cours du pétrole s'estompait vendredi alors que le marché renouait avec la prudence en "l'absence d'indicateurs économiques ou sectorielles majeurs", précisait Filip Petersson.
Les prix pourraient également pâtir de la remontée du dollar face à l'euro, la monnaie unique européenne restant pénalisée par l'enlisement de la crise de la dette souveraine grecque.
Les prix du baril étant libellés en dollars, une hausse du billet vert est de nature à peser sur le marché du pétrole, l'or noir devenant alors un placement moins rentable pour les investisseurs détenant des devises autres que le dollar.
"Jeudi a été un jour où la corrélation entre le pétrole et le dollar ne s'est pas vérifiée, avec une hausse à la fois du brut et du billet vert", observait Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.
"Cependant si l'euro continue sa chute, nous pensons que la pression à la baisse (sur le pétrole) ne pourra être ignorée plus longtemps par le marché", expliquait-il.
Par ailleurs, les inquiétudes sur la consommation de pétrole aux Etats-Unis restaient vives, exacerbées par les signes récents d'un ralentissement de la reprise économique du pays.
Publiées jeudi, les nouvelles inscriptions aux allocations chômage aux Etats-Unis ont légèrement progressé sur la semaine achevée le 4 juin, atteignant un niveau supérieur aux attentes des analystes.