Le pétrole au plus haut en trois ans, l'accord iranien menacé
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 69,82 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 62 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour le contrat de février prenait 1,01 dollar à 64,58 dollars.
"Depuis le début de l'année, les prix montent (à cause des) tensions géopolitiques, qu'il s'agisse des tensions sur le territoire iranien ou entre le pays et les Etats-Unis, et d'une demande robuste, avec la vague de froid qui s'est abattue sur l'Amérique du Nord", ont noté les analystes de Natixis.
Une demande forte aux Etats-Unis alors que l'offre mondiale a été limitée par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et par ses partenaires a participé à une diminution des réserves américaines, comme l'a prouvé le rapport hebdomadaire sur ces stocks publié mercredi par le gouvernement américain.
Les marchés gardent également un oeil sur les relations entre l'Iran, l'un des principaux producteurs de l'OPEP, et les Etats-Unis.
Le président Donald Trump, détracteur farouche de l'accord sur le nucléaire, doit dire dans les prochains jours s'il impose à nouveau une série de sanctions économiques contre l'Iran qui avaient été suspendues, ce qui avait permis à l'Iran de relancer ses exportations de brut.
"Les prix avaient été soutenus en novembre dernier par le renouvellement de l'accord de l'OPEP", a par ailleurs rappelé David Madden, analyste chez CMC Markets.
L'accord, conclu fin 2016 et auquel se sont joints dix autres producteurs dont la Russie, a été renouvelé en novembre jusqu'à fin 2018.
Reste à savoir quelle sera la réponse des producteurs américains, qui ne sont pas tenus par l'accord et dont les champs de pétrole de schiste redeviennent rentables avec la hausse des cours.
"La réaction des producteurs américains est inéluctable, et le nombre de puits actifs va augmenter en février et mars pour répondre aux prix plus élevés atteints en décembre et janvier", ont prévenu les analystes de Natixis.
(c) AFP