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Pétrole: l'Opep prévoit une production américaine vigoureuse

prix du petrole ParisParis: La production de pétrole aux Etats-Unis va fortement progresser ces prochaines années, prévoit l'Opep, qui doit prochainement décider si elle va prolonger avec d'autres pays un accord de limitation de sa production afin de soutenir les cours.
L'offre mondiale d'hydrocarbures liquides (pétrole, gaz naturel liquéfié...) devrait grimper de 96,5 millions de barils par jour (mbj) cette année à 101,1 en 2020 puis atteindre 111,3 mbj en 2040, prévoit l'organisation des pays exportateurs de pétrole dans son rapport prospectif annuel publié mardi.

L'offre des pays n'appartenant pas à l'OPEP a été revue à la hausse ces prochaines années: elle devrait croître de 57 mbj en 2016 à 62 mbj en 2022.

Les trois quarts de cette augmentation proviennent des Etats-Unis seuls, où le secteur du pétrole de schiste va continuer de croître après sa chute de 2016. Le Brésil et le Canada sont les autres pays qui devraient fortement contribuer à la progression de l'offre.

La prévision à plus long terme n'a toutefois pas été significativement modifiée par rapport à celle de l'an dernier. L'offre totale des pays hors du cartel devrait en effet décliner sur la période 2020-2040, la production de pétroles non conventionnels aux Etats-Unis devant atteindre un pic dans la deuxième partie des années 2020.

"La demande pour le brut en provenance de l'OPEP reste relativement stable, juste au-dessus de 33 mbj jusqu'à 2025, date à laquelle le pétrole de schiste américain devrait atteindre un pic", estime le rapport.

L'offre de brut provenant du cartel doit ensuite progresser pour atteindre 41,4 mbj en 2040. La part de l'OPEP dans la production de liquides devrait ainsi au final augmenter, de 40% en 2016 à 46% en 2040.

Investissements


Le cartel s'est engagé avec d'autres producteurs - dont la Russie - à restreindre sa production pour limiter l'offre d'or noir et soutenir les prix.

L'accord court actuellement jusque mars 2018 mais une réunion sur l'avenir de l'accord, qui devrait probablement être reconduit, aura lieu fin novembre à Vienne.

Depuis l'an dernier, "le rééquilibrage du marché mondial du pétrole s'est accéléré", souligne le secrétaire général de l'OPEP, Mohammed Barkindo. Les cours se sont en effet quelque peu repris depuis la chute entamée il y a un peu plus de trois ans.

Cette chute s'était traduite par des coupes dans les dépenses des acteurs du secteur et l'OPEP a une nouvelle fois appelé l'industrie pétrolière à reprendre ses investissements.

Alors que le secteur aurait besoin de 10.500 milliards d'investissements d'ici 2040, l'OPEP les voit se reprendre quelque peu cette année et en 2018, mais sur des projets de court terme plutôt que de long terme.

"Il est vital que cela soit corrigé afin que le manque d'investissements aujourd'hui ne conduise pas à une pénurie de l'offre à l'avenir", met en garde le secrétaire général de l'OPEP, Mohammed Barkindo.

Demande en hausse


La demande mondiale devrait pour sa part progresser pour atteindre 102,3 millions de barils par jour en 2022, soit une hausse moyenne de presque 1,2 mbj par an, prévoit l'OPEP. C'est plus que ce qu'envisageait l'organisation dans son précédent rapport, la demande provenant des pays développés de l'OCDE ayant en particulier été révisée à la hausse.

A plus long terme, les perspectives sont aussi un peu plus optimistes que dans le dernier rapport, avec une demande estimée à 111,1 mbj d'ici 2040. La croissance de la demande sera toutefois ralentie à l'approche de cette échéance en raison notamment de l'amélioration de l'efficacité énergétique et du développement de nouvelles technologies comme les véhicules électriques.

Malgré l'émergence de ces derniers et le déclin du diesel, les transports vont continuer à représenter le principal débouché du pétrole et connaître la plus forte croissance.

Si les besoins en pétrole devraient progresser, ce sont surtout les énergies renouvelables et le gaz qui devraient connaître les plus fortes croissances, estime l'OPEP. Parmi toutes les énergies, le charbon devrait pour sa part connaître la plus faible croissance, victime de la mise en oeuvre des mesures destinées à lutter contre le changement climatique.

Au final, même si la part du pétrole diminuera à l'horizon 2040, il restera encore la première énergie dans le monde, souligne l'OPEP.


(c) AFP

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