Le pétrolier Shell porté à son tour par la meilleure tenue des cours
Le groupe anglo-néerlandais a dévoilé jeudi un bénéfice net de 4,087 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros) sur le trimestre, contre 1,375 milliard un an plus tôt, a-t-il indiqué dans un communiqué.
Comme les autres majors pétrolières, Shell a tiré parti de la hausse des prix du pétrole et du gaz depuis l'an dernier, principalement en raison des efforts de l'OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) et de ses partenaires de réduire l'offre de brut sur le marché.
Les espoirs d'une prolongation de la réduction de production jusqu'à fin 2018, à l'approche d'une réunion du cartel à la fin du mois, ont même fait grimper ces derniers jours le prix du Brent à un plus haut en plus de deux ans, au-delà de 60 dollars, ce qui est de bon augure pour le quatrième trimestre.
Au total, le chiffre d'affaires de Shell s'est élevé de près de 23%, à 75,830 milliards de dollars.
Son bénéfice annuel ajusté, hors éléments exceptionnels et variation des stocks (CCS), un indicateur scruté par le marché, a quant à lui bondi de 47%, à 4,1 milliards de dollars.
La directrice financière de Shell, Jessica Uhl, a mis en avant lors d'une conférence téléphonique "le renforcement des prix du pétrole et du gaz".
"Les résultats ont profité principalement de conditions de marché solides dans le raffinage et la chimie, de la hausse des prix du pétrole et du gaz et d'une progression de la production des nouveaux champs", a résumé le groupe dans le communiqué.
Nombreuses cessions
Ce contexte favorable a permis, selon le groupe, de compenser "le déclin de certains champs et les cessions".
Ses résultats sont en forte progression dans les trois grandes branches à savoir la production et l'exploration (upstream), le raffinage et la distribution (downstream), malgré l'arrêt pendant trois semaines en août de sa raffinerie Pernis au Pays-Bas, la plus grande d'Europe, ainsi que le gaz naturel liquéfié (GNL).
Le groupe met l'accent depuis plusieurs mois sur l'exploitation en eaux profondes et le gaz, un changement illustré par l'acquisition bouclée en 2016 du britannique BG Group, spécialiste du GNL.
Il continue dans le même temps d'investir, jusqu'à 25 milliards dollars cette année, soit un recul par rapport à 2016.
Shell mène en parallèle un vaste plan de 30 milliards de dollars de cessions, démarré l'année dernière au moment où les prix des hydrocarbures étaient faibles et afin d'être plus réactif à la volatilité des cours.
Ces cessions portent sur des activités non stratégiques, comme des exploitations pétrolières ou gazières matures ou certaines activités dans l'aval (raffineries, pétrochimie, stations-services). Shell a notamment bouclé cette semaine la vente d'actifs en mer du Nord et au Gabon pour plus de 4,5 milliards de dollars au total.
Concernant la mer du Nord, actif stratégique pour le Royaume-Uni, la directrice financière a écarté toute nouvelle cession. Elle estime que le portefeuille de Shell dans la région "reste un actif important et en croissance" et "n'anticipe aucun changement notable à court terme".
Le programme de cession doit s'étaler sur trois ans entre 2016 et 2018 et Shell a déjà annoncé des ventes portant au total sur plus de 25 milliards de dollars.
Le groupe s'attend d'ailleurs à ce que la vente d'actifs pèse sur sa production au quatrième trimestre, avec des volumes de ventes de produits pétroliers attendus en baisse de 250.000 barils par jour.
(c) AFP