Accusations de malversations: la compagnie pétrolière du Nigeria contre-attaque
"Ces accusations étaient basses, et toutes les procédures - d'acquisition de contrats - ont été respectées à la lettre", affirme Ndu Ughamadu, directeur des affaires publiques de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC).
"Les contrats passés avec la NNPC n'ont pas besoin d'être discutés avec le secrétaire d'Etat au Pétrole ou avec le conseil d'admnistration (...) mais doivent être approuvés par le conseil des appels d'offres ou par le ministre du Pétrole, qui se trouve être le chef de l'Etat", assure le communiqué publié lundi.
Il a notamment accusé M. Baru de n'avoir pas respecté la procédure administrative prévue pour une liste de cinq contrats d'une valeur de 25 milliards de dollars "signés sans aucune connaissance ni approbation du conseil d'administration de la NNPC".
Ce nouveau scandale met à mal la "guerre contre la corruption" promise par le président Buhari à son arrivée au pouvoir.
Le chef de l'Etat, réputé pour sa droiture, s'est nommé lui-même ministre du Pétrole, pour pouvoir mieux surveiller le secteur. Mais il a placé l'un de ses proches, M. Bahu, musulman originaire du Nord comme lui, à la tête de la NNPC en 2016.
Jusqu'à cette date, M. Kachikwu avait deux casquettes: président de la NNPC et secrétaire d'Etat au Pétrole. Les investisseurs et les experts avaient salué ses efforts pour réformer un secteur gangréné par la corruption et le pillage à grande échelle.
Le président nigérian a été absent du pays pendant près de 6 mois depuis le début de l'année pour des raisons médicales, ne pouvant de fait être garant de la bonne procédure des appels d'offres.
La compagnie pétrolière nationale, considérée comme la caisse noire des régimes successifs, vend "plus de 50% du volume total - d'environ 2 millions de barils/jour - produit dans le pays", à travers ses joint-ventures avec les grandes compagnies internationales, selon Benjamin Augé, chercheur associé à l'Institut français des relations internationales.
(c) AFP