Le pétrole fortement pénalisé par les doutes sur la demande chinoise
Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.), référence américaine du brut, a essuyé une perte de 1,23 dollar à 47,59 dollars sur le contrat pour livraison en septembre au New York Mercantile Exchange (Nymex).
Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a fini à 50,73 dollars, en baisse de 1,37 dollar par rapport à la veille.
Sam Sinclair, analyste chez Inenco, pointait lui aussi "le ralentissement de l'activité des raffineries chinoises, vue comme un baromètre clef de la demande asiatique".
"La production des raffineries chinoises a augmenté de 0,4% en juillet par rapport à juillet 2016. A 10,71 millions de barils par jour, la production n'avait pas été aussi faible depuis septembre 2016", ont détaillé les analystes de PVM.
La demande chinoise de brut, jusque là dynamique, faisait partie des éléments apportant du soutien au marché.
Les investisseurs essaient également de jauger la soif chinoise d'or noir en évaluant l'état de santé de son économie.
"Les dernières données sur la production industrielle de la Chine et le montant de l'investissement dans le pays montrent que la croissance faiblit, et arrive en deçà des attentes, ce qui nourrit les craintes d'une demande mondiale de pétrole faible", a noté David Madden, analyste chez CMC Markets.
Dans ce contexte, "le marché a ignoré les informations venant de Libye", a estimé Andy Lipow.
La Libye, pays riche en pétrole, a sombré dans le chaos depuis la chute du colonel Kadhafi fin 2011: plusieurs autorités rivales et des myriades de milices se disputent le pouvoir.
Malgré la guerre civile, le pays avait réussi depuis fin 2016 à rouvrir les vannes de brut.
Comme le Nigeria, la Libye a été exempté de quotas de production, bien que tous deux fassent partie de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) qui a décidé de limiter ses extractions jusque mars 2018 afin de faire remontrer les cours.
L'OPEP et d'autres producteurs, dont la Russie, ont cherché à limiter l'offre mondiale, mais cet accord semble s'être fissuré cet été, avec plusieurs pays produisant plus que leurs objectifs selon les données de l'OPEP.
(c) AFP