Transports de carburants: fin de la grève en vue après la réunion au ministère
Les syndicats de transports ont été reçus pendant plus de deux heures au ministère, en l'absence de la ministre Elisabeth Borne, en déplacement dans l'ouest avec le président Emmanuel Macron.
Seule à appeler à la grève, la CGT, par la voix de Jérôme Vérité, a indiqué à la presse avoir "obtenu des avancées significatives" qui pourraient aboutir, après "consultation de la base" à "la levée du mouvement en vue du week end de trois jours" de la Pentecôte. Le mouvement a été lancé la semaine dernière en plein week end de l'Ascension.
Selon M. Vérité, "le gouvernement s'est engagé le 16 juin à nous présenter un certain nombre de modifications des contrats types qui devraient permettre de répondre en grande partie aux revendications des salariés sur de meilleures conditions de travail et surtout assurer que les entreprises ne puissent pas déroger à un certain nombre de dispositifs".
En outre, "sur les aspects de la classification et de reconnaissance du métier spécifique de matières dangereuses, là aussi nous avons un calendrier extrêmement clair qui nous amènera jusqu'au 10 juillet. Et dès le 19 juin, nous allons enfin discuter avec le patronat sur la reconnaissance de spécificités des métiers dont celui de matières dangereuses", a-t-il ajouté.
Des discussions entre organisations salariales et patronales (FNTR, TLF, OTRE) étaient déjà programmées en juillet.
"On va dans la bonne direction", a commenté Patrice Clos (FO), en indiquant que les syndicats avaient obtenu "l'organisation d'une table ronde", réclamée par la CFTC, la CFDT, FO et la CFE-CGC.
Les représentants de la CFDT, Thierry Douine et Patrick Blaise, ont appelé le gouvernement, qui s'est saisi du dossier mercredi, "à jouer pleinement son rôle" pour garantir "la même règle du jeu" chez tous les transporteurs.
"Les blocages, ça n'est pas normal", a déclaré dans la soirée Mme Borne sur France Info, promettant que l'"on assurera avec les forces de l'ordre la possibilité de ravitailler les stations-service".
Dans un communiqué, la ministre des Transports a reconnu "certaines difficultés d'approvisionnement" mais pas de "pénurie" et demandé aux automobilistes "de conserver leurs habitudes de consommation de carburant".
Les autorités, comme les professionnels, cherchent à éviter une pénurie créée par un effet de panique, comme au printemps 2016 lors des grèves contre la loi travail.
L'application mon-essence.fr, élaborée à partir des informations remontées par les abonnés, recensait mercredi après-midi plus de 900 stations touchées en France, dont 505 en rupture totale, surtout en région parisienne. Il y a 11.000 stations dans l'Hexagone, dont 1.000 en Ile-de-France.
L'Union française de l'industrie pétrolière (Ufip), dont les adhérents représentent 550 stations rien qu'en Ile-de-France, a évoqué mercredi soir un chiffre de 50% d'entre-elles "en rupture complète de produits", mais souligné que "sur le reste du territoire, la situation est quasi normale".
(c) AFP