ExxonMobil passe un nouveau test sur le climat
Il y a un an, les actionnaires avaient rejeté, lors de leur assemblée générale annuelle, à une large majorité (61,9%) une résolution demandant au groupe texan d'évaluer l'impact financier des politiques publiques environnementales sur son activité suite à l'accord de Paris sur le climat.
Mais, cette fois-ci, l'issue pourrait être différente. La proposition, déposée par le fonds de pension de l'Etat de New York, pourrait bien être soutenue par de gros investisseurs (investisseurs institutionnels) qui avaient jusqu'à présent pris le parti d'ExxonMobil.
Chevron, numéro 2 du secteur énergétique aux Etats-Unis, fait également face mercredi lors de sa propre AG à des propositions similaires et a, comme ExxonMobil, demandé à ses actionnaires de voter contre.
Les défenseurs de l'environnement demandent à ExxonMobil et à Chevron de réduire leurs investissements dans l'exploration de nouveaux puits pétroliers parce que, font-ils valoir, les nouvelles politiques environnementales vont rendre cette activité, première contributrice aux bénéfices, moins lucrative.
Les deux sociétés se défendent en expliquant que la demande énergétique va augmenter et qu'il faudra par conséquent la satisfaire et surtout vendre l'énergie à un coût abordable pour tous.
Les votes de mercredi chez ExxonMobil et Chevron interviennent après que les actionnaires de la compagnie pétrolière Occidental Petroleum ont voté à une grande majorité en faveur d'une motion pro-environnement le 12 mai dernier, une première dans l'industrie énergétique américaine.
ExxonMobil a fait évoluer sa position ces dernières années sur le changement climatique: favorable depuis peu à une taxe carbone, le groupe, dont l'ex-PDG Rex Tillerson est devenu secrétaire d'Etat américain, a demandé fin mars à l'administration Trump de respecter l'accord de Paris sur la lutte contre le réchauffement climatique.
Eric Schneiderman, qui s'intéresse au financement par ExxonMobil de recherches climato-sceptiques, demande une multitude de documents financiers et courriers liés aux déclarations du géant texan sur le climat depuis 1977.