Pétrole: l'Opep vise à prolonger son accord de neuf mois, selon l'Algérie
Bousculé par l'industrie américaine des pétroles non conventionnels, le cartel a déjà tenté au premier semestre de retrouver son rôle d'arbitre du marché en s'alliant à d'autres producteurs, dont la Russie, pour limiter leur production, et donc l'offre mondiale.
L'OPEP s'était ainsi engagée fin 2016 à abaisser sa production de 1,2 million de barils par jour (mbj) par rapport à sa production d'octobre dernier. En incluant ses partenaires, la baisse visée était de 1,8 mbj.
"Neuf mois, ça me paraît bien", a-t-il lancé aux journalistes.
L'Arabie saoudite et la Russie, les deux premiers producteurs mondiaux, avaient déjà envisagé un tel effort, une proposition également soutenue par l'Irak depuis lundi.
Les investisseurs ont en conséquence peu de doutes sur l'issue du sommet, ont expliqué plusieurs experts à l'AFP.
"Il est plus facile d'imaginer de bonnes surprises, par exemple que la Libye et le Nigeria (qui avaient été dispensés d'une baisse de leur production en raison de leurs maux politiques qui perturbaient déjà leurs extractions, ndlr) accepteraient de limiter leur production", a ajouté Thomas Pugh, analyste chez Capital Economics.
Dimanche, le ministre saoudien du Pétrole a laissé entendre que les partenaires pourraient être rejoints par "deux ou trois producteurs", et s'est dit confiant pour une prolongation.
Des marchés sceptiques
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) doit en effet multiplier les efforts pour séduire des marchés peu convaincus par la performance des premiers mois de l'année, les réserves mondiales ayant augmenté alors que l'OPEP vise à les rabaisser à leur niveau moyen des cinq dernières années.
"Le pétrole de schiste a un cycle de production plus court et plus souple, ce qui a un impact plus important sur les prix", a expliqué Valentin Bissat.
Après avoir reculé en 2016, la production américaine, tous types de pétrole confondus, atteint désormais plus de 9,3 mbj. Selon l'Agence Internationale de l'Energie, elle pourrait s'élever en 2018 à quelque 9,7 mbj, ce qui constituerait un record.
Mais, "l'effort de l'OPEP devrait être plus efficace au deuxième semestre, car il y a une hausse de la demande saisonnière de l'ordre de 2%", a cependant estimé Thomas Pugh.
L'OPEP perd la main
En revanche, les analystes semblent exclure une hausse trop forte des prix, puisque à moyen terme, la production de l'OPEP et de ses partenaires repartira à la hausse alors que les Etats-Unis tournent à plein régime.
Mais le défi d'un pétrole plus cher à court terme intéresse notamment la pièce maîtresse du cartel, l'Arabie saoudite.
"Les Saoudiens préparent la mise en Bourse de la compagnie pétrolière nationale Saudi Aramco, donc il y a quelques raisons pour lesquelles ils ont besoin d'un baril qui soit à un niveau minimum", a expliqué Stéphane Soussan, gérant chez CPR-AM et spécialiste du pétrole.
"L'appétit pour une action Saudi Aramco dépendra en partie de la santé des titres des autres groupes pétroliers mondiaux. Pour ces derniers, un baril à 45 ou à 55 dollars fait toute la différence", a détaillé Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.
(c) AFP