Le pétrole baisse, la production libyenne noircit le tableau
Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.), référence américaine du brut, a reculé de 55 cents à 45,88 dollars sur le contrat pour livraison en juin au New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a perdu 61 cents à 48,73 dollars sur le contrat pour livraison en juillet à l'Intercontinental Exchange (ICE).
"Le marché est sous pression avec l'accroissement de la production libyenne", a mis en avant Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
La Libye, en proie à une guerre civile, cherche à faire repartir ses extractions et avait de ce fait été exemptée de réduire sa production par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
La production a grimpé en flèche depuis depuis avril et atteint son plus haut niveau en deux ans, selon les déclarations d'un dirigeant de la compagnie nationale (NOC), rapportées par l'agence Bloomberg.
Cette nouvelle intervient au moment où l'OPEP et la Russie cherchent à convaincre de leur détermination à rééquilibrer un marché souffrant d'un excès d'offre, y compris en prolongeant au-delà du premier semestre 2017 les limites de production qu'ils se sont imposées."Les Saoudiens et la Russie parlent de prolonger leurs réductions jusqu'en 2018, ce que le marché traduit par le fait que l'on sera probablement en situation de surabondance de l'offre plus longtemps que l'on pensait", a estimé Andy Lipow.
Une décision définitive sur le sujet doit être prise le 25 mai lors d'un sommet réunissant les membres de l'OPEP et les onze pays qui s'étaient joints au cartel dans cet effort de limitation des extractions.
Offre américaine
Les efforts de ces pays se sont pour l'instant heurtés à une reprise de la production américaine, les compagnies n'ayant pas à respecter de quotas de production aux Etats-Unis, un phénomène qui s'est notamment traduit par des stocks qui sont restés élevés.
"Le marché est, à juste titre, prudent avant les chiffres sur les stocks à la lumière du mouvement des prix la semaine dernière", a complété Bob Yawger, de Mizuho Securities USA.
Si le marché avait plutôt bien résisté mercredi, jour de la publication des chiffres hebdomadaires du département de l'Energie (DoE), il avait décroché le lendemain de plus de deux dollars, les cours reprenant subitement une tendance à la baisse qui leur a fait perdre quelque 13% depuis la mi-avril.
La fédération privée American Petroleum Institute donnera une première estimation des réserves de pétrole mardi après la clôture, à la veille des chiffres officiels et plus complets du DoE.
Pour la semaine achevée le 5 mai, les analystes tablent sur une baisse des réserves de brut de 2 millions de barils, une hausse des réserves d'essence de 350.000 barils, et une baisse des réserves de produits distillés de 800.000 barils, selon la médiane d'un consensus compilé par l'agence Bloomberg.
(c) AFP